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mort

  • La petite lumière, Antonio Moresco

    montagne, solitude, mort, fantastique, décor

    Isolé dans un village de montagne que la vie a quitté depuis longtemps, le narrateur vit au seul contact de la nature. Celle qui reprend ses droits quand les hommes s'en vont, celle qui loge dans les combles des maisons ou pousse entre les dalles de béton qui ne sont plus foulées. Une vie d'ascète, interrompue par quelques trajets à l'épicerie du village d'en bas. Il y a de la vie, encore là-bas. Ca n'empêche pas les chats de rôder partout dans cette épicerie qui pue l'urine animale.

    Au loin, chaque nuit, une petite lumière l'intrigue. Elle provient d'un endroit normalement inhabité. Elle est pourtant régulière, persistante. Dans sa solitude volontaire, il finit par l'attendre.

    En interrogeant les gens du village, il essaie d'en savoir plus. Cela le mènera à des rencontres étonnantes, mais infructueuses. Jusqu'au jour de la rencontre avec le petit garçon. Celui qui vit là-bas, tout seul, et qui allume la lumière tous les soirs parce qu'il a peur du noir.

    Dans un décor sauvage et intriguant, Antonio Moresco interroge dans cette fable délicate sur la vie et la mort, l'homme et la nature, le rationnel et le fantastique, l'isolement et les besoin des autres.

    La petite lumière, Antonio Moresco (Italie). Editions Verdier.

    128 pages. 14 €

    Catégories : Littérature Italienne 0 commentaire
  • Fleur de tonnerre, Jean Teulé

    Bretagne, poison, mort, légendesEn voilà une qui n'avait pas froid aux yeux : Hélène Jégado, bretonne par naissance et empoisonneuse par vocation. Il faut la comprendre, bercée de légendes et de croyances dès le berceau, elle se convainc très tôt qu'elle est elle-même l'Ankou. L'Ankou, vous savez, ce personnage mythique et effrayant de la tradition bretonne, qui vient faucher les âmes avec sa charrette qui grince et ses chevaux efflanqués (On renverra les lecteurs intrigués à La légende de la mort d'Anatole Le Braz, authentique, passionnant et effrayant recensement des croyances celtiques liées à la mort). Une bonne connaissance de la flore morbihannaise, et le tour est joué. Le premier forfait commis, un sentiment d'omnipotence habite Hélène, qui ne peut plus s'arrêter. L'employée de maison va tuer, tuer, tuer. Mission facilitée par sa présence obligatoire en cuisine. Elle sillonnera la Bretagne dans tous les sens, car elle aura parfois besoin de se faire oublier. Mais au 19ème siècle, l'information ne circule pas au même rythme qu'aujourd'hui. Il faudra donc un nombre impressionnant de victimes aux profils variés avant que ne cesse le règne mortifère d'Hélène, sur la place du champ de Mars de Rennes.

    Comme toujours, Jean Teulé signe un récit plaisant et simple, où se mélangent l'obscène, le drôle, le désespéré, avec cette fois une héroïne totalement désarçonnante à force d'amoralité. 

    Fleur de tonnerre, Jean Teulé. Pocket. 264 pages. 6, 20 €

    Et pour la petite histoire, une adaptation cinématographique est en cours de réalisation, sous la direction de Stéphanie Pillonca-Kervern, avec à l'affiche, Albert Dupontel, Miou-Miou et Miossec notamment. A suivre...

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire
  • La petite cloche au son grêle, Paul Vacca

    adolescence,proust,lecture,maladie,mort,insoucianceRécit d'enfance, d'adolescence. Roman de la candeur, de la légèreté. De l'insouciance et du drame. Le narrateur replonge dans ses tendres années et se voit confronté à la nécessité de les raconter, en entendant sonner une petite cloche, sa petite madeleine de Proust à lui, et ce n'est pas rien de le dire. L'école n'est pas dans ses sujets de priorité, surtout avec une prof de français pareille, toujours prête à humilier sa prose devant toute la classe. Ce qui a le don de mettre hors d'eux des parents -une mère surtout- fiers de leur progéniture. Fiers et surtout confiants, bienveillants, aimants, solides. Il y a les filles, les billets doux qui finiront par s'écrire, pour finalement tomber de la poche de l'entremetteur pourtant de bonne volonté. Il y a le café des parents, où l'arrivée inopinée d'un roman classique va bouleverser le quotidien. Les copains, les escapades en vélo, le nom des fleurs, Pierre Arditi. Il y a tout ça. 

    Et puis cette mère qui prend le train. Une fois, puis une autre, pour des raisons qui ne sont que des prétextes, des motifs imaginaires voués à préserver l'innocence de cet enfant plein de vie. Ses retours, amaigrie. Ce père qui se plie en quatre pour inviter le rêve dans le quotidien.

    Les mots sont doux, simples, fleurent la nostalgie et les grandes vacances au grand air. Une tendresse infinie surgit de ce roman, prenante. Le récit d'une enfance réussie, mais marquée d'un chagrin tellement inénarrable qu'il ne sera qu'effleuré, induit sous la pudeur et la délicatesse. 

    La petite cloche au son grêle, Paul Vacca (France). Le livre de poche.

    162 pages. 6,10 €.

    La petite cloche au son grêle, une  autobiographie ? Pour le découvrir, lisez l'entretien avec Paul Vacca

    Si vous avez aimé ce roman, vous apprécierez peut-être Fruits et légumes, d'Anthony Palou.

    Catégories : Livre 4 commentaires
  • Cette main qui a pris la mienne, Maggie O'Farrell

    irlande, londres, soho, secret, histoire familiale, mort, journalisme, maternité, bébé

    Ce roman est à classer dans la catégorie des livres qu'on repose les yeux dans le vague, stupéfait aussi bien par l'histoire qu'ils nous racontent que par le talent de l'auteur à le faire. Un pavé qu'on se hâte de retrouver.

    Deux destins nous sont contés, en parallèle, mais sans point -apparent- de convergence.

    Celui de Lexie, qui au gré d'une rencontre va partir à l'assaut de la capitale anglaise et découvrir l'univers du journalisme dans les années 60. Elle va apprendre sur le tas le métier de critique artistique dans le journal Elsewhere, en même temps que la vie d'une femme libérée, ayant quitté la campagne asphyxiante pour les possibilités d'une ville bouillonnante, d'un Soho excitant.

    Celui d'Elina, jeune maman londonienne d'origine finlandaise, qui essaie de se remettre tant bien que mal d'une césarienne traumatisante, de nos jours. La jeune femme découvre avec stupeur la difficulté de la vie juste après une naissance, période pendant laquelle les douleurs physiques liées aux cicatrices, à l'allaitement, le disputent au manque de sommeil, à la reconstruction des relations au sein du couple pour venir s'éclater sur l'évidence d'un attachement viscéral à son enfant.

    Bien sûr, dès le début du roman, on pressent qu'un lien doit nécessairement exister entre les deux femmes, les deux époques, sans percevoir le moins du monde de que ordre il peut bien être.

    Ce roman est prenant comme peuvent se révéler les grandes sagas familiales, presque obsédant dans la recherche de la logique narrative qui va finir par nous sauter au visage, violemment, à quelques pages de la fin. Ces pages où on va enfin découvrir le lien secret entre les personnages.

    Cette main qui a pris la mienne, Maggie O'Farrell (Irlande / Grande-Bretagne). 10 / 18.  403 pages. 8, 40 €

    Si vous avez aimé ce roman, vous aimerez peut-être : La tour d'arsenic, Anne B. Radge Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan.

    Catégories : Littérature Britannique 0 commentaire
  • Plage de Manaccora, 16 h 30, Philippe Jaenada

    41TbbedUm4L._SL500_AA300_.jpgDepuis Le chameau sauvage, Philippe Jaenada est resté fidèle à son style : l'ascenseur émotionnel. Une chose est sûre, on pleure beaucoup en le lisant, à parts égales entre le fou rire et la tragédie. Il faudra rajouter dans cet ouvrage le rire nerveux. La tension dramatique est en effet ici à son comble.

    Il s'agit ici d'une course contre la montre, contre la mort, contre les flammes qui dévorent ce coin d'Italie dédié au farniente et à la villégiature. Le narrateur est en famille, une femme difficile à suivre dans ses manies quotidiennes, un jeune fils adorable. La situation va rebattre les cartes, car rester vivant dans ces conditions infernales ne peut que remettre en cause.

    Un récit haletant du début à la fin.

    Plage de Manaccora, 16 h 30, Philippe Jaenada (France).

    Points. 220 pages. 6, 50 €

    Catégories : Livre 3 commentaires