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amour

  • Tout cela n'a rien à voir avec moi, Monica Sabolo

    amour, journal, ruptureA première vue, c'est un roman. A y regarder de plus près, c'est un journal intime agrémenté de notes, de sms, de photos, de souvenirs d'enfance, d'ordonnances, de dvd. A première vue, c'est Le journal de Bridget Jones. A y regarder de plus près, ce sont Les fragments d'un discours amoureux. A première vue, c'est drôle. A y regarder de plus près c'est un peu désespéré. Mais enfin, qu'est ce que cet objet étrange intitulé Tout cela n'a rien à voir avec moi

     Et bien, c'est un roman patchwork, une mosaïque à la Gaudi qui tente de recenser les différents états de la vie amoureuse, entre espoir et chute vertigineuse. C'est le Je vis, je meurs de Louise Labé 5 siècles plus tard. Tout cela n'a rien à voir avec moi arrache de nombreux sourires, mais sait faire tomber des couperets saisissants au moment où l'on s'y attend le moins. Etonnant.

    Tout cela n'a rien à voir avec moi, Monica Sabolo (France). Pocket. 156 pages. 6, 90 €

    Ce roman a obtenu le Prix de Flore en 2013.

     

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire
  • La lettre à Helga, Bergsveinn Birgisson

    003276807.jpgAmis lecteurs, ne soyons pas dupes : oui, la littérature a récemment produit un grand roman érotique, mais ce ne fut pas Cinquante nuances de Grey. Pour les sensations vraies, mieux vaut emprunter les landes islandaises en compagnie de Bjarni Gislason, un vieillard (et oui...) au soir de sa vie. Ce qu'il a fait, ce qu'il aurait aimé faire, ce qu'il n'aurait pas dû faire avec Helga, la jolie voisine, la femme d'un autre, il le confie dans une longue lettre à sa bien-aimée à jamais disparue.

    Roman épistolaire sans réponse, La lettre à Helga mêle poésie et douleur, érotisme et symphonie pastorale, regrets et remords, souvenirs enflammés et considérations agricoles, amour et haine larvée. Le tout baigné dans la fraîcheur de la campagne d'Islande, que l'on imagine indomptable et hostile.

    La lettre à Helga, Bergsveinn Birgisson (Islande). Points. 240 pages. 6, 50 €

    Envies d'Islande ? Découvrez sans plus attendre le magnifique Rosa Candida, de Audur Ava Olafsdottir, un road movie au départ de l'île volcanique, ou, du même auteur, L'embellie.

    Catégories : Littérature Scandinave 1 commentaire
  • Anna Karénine, Léon Tolstoï

    002006461.jpgComme il est bon parfois de faire des pauses dans le rythme effréné des nouveautés, du contemporain. De s'extraire d'une actualité brûlante, délirante. De s'autoriser une pause avec un roman de 1000 pages, écrit par un Russe il y a 150 ans, dans lequel des aristocrates aux moeurs codifiés mais extrêmement modernes s'épient, s'aiment, se trahissent, meurent d'amour, défendent leur honneur, débattent de souveraineté des peuples, réfléchissent à une organisation plus juste de la société, devançant le souffle de l'Histoire.

    Il y a des titres comme ça que l'on connaît tous sans forcément aller jusqu'à les lire. Ce sont d'autres lectures qui nous poussent dans leurs bras. Ce fut le cas pour cette rencontre avec la belle Anna Karénine. Elle est citée dans tellement de romans, d'interviews d'artistes, qu'elle finit par vous mettre la puce à l'oreille. Grand bien lui en prend. Car dès les premières lignes, Tolstoï fait résonner à nos oreilles le trot des chevaux, les murmures des salons, les échanges enragés et retenus des époux trahis. Il nous donne à observer une société nantie qui vit ses dernières années, dans le faste et le débat d'idées et de moeurs.

    Qui a aimé Emma Bovary se laissera sûrement charmer par Anna Karénine, cette femme libre, décidée et soumise à sa passion. Qui a envie de décrocher de la réalité trouvera 1000 pages pour le satisfaire avec finesse. 

    Anna Karénine, Léon Tolstoï (Russie). Pocket. 980 pages. 4, 90 €

    Un voyage en train entre la Russie et la Côte d'Azur, et vice-versa, à l'époque des princesses et aujourd'hui : Noces de neige, de Gaëlle Josse, un roman à découvrir !

    Parmi les romans ou livres qui évoquent Anna Karénine : Le livre de ma mère, Albert Cohen ; Moi, Malala je lutte pour l'éducation et je résiste aus talibans, Malala Yousafzai...

    Catégories : Littérature Russe 0 commentaire
  • 06 h 41, Jean-Philippe Blondel

    communication,amour,passé,trainLe roman à huis-clos est sans aucun doute un exercice risqué. Cela n'a semble-t-il pas effrayé Jean-Philippe Blondel, qui campe ce texte dans une seule unité de lieu : le train Troyes-Paris de 6 H 41. Ces trains paupières lourdes du lundi matin, à l'ambiance si différente des wagons du dimanche soir, avec leurs lots de blues de fin de week-end. Ces trains où l'on dort, on feuillette, on pianote. Souvent seuls malgré la proximité évidente des voisins de sièges.

    Un double voyage s'opère ici : dans l'espace bien sûr, avec ce train qui trace sa route vers Paris, mais dans le temps surtout. Car, par hasard, Cécile et Philippe se retrouvent côte à côte dans ce train. 25 ans plus tôt, ils ont été amants pendant plusieurs mois. Ils ont visité Londres ensemble. Puis, brusquement, leur histoire s'est arrêtée et ils ne se sont jamais revus. Ils ont mené des trajectoires parallèles, parfois inattendues. Et là, dans ce wagon, ils feignent de ne pas se reconnaître. Pourtant les émotions, les souvenirs, les rancoeurs, les questions surgissent en nombre. L'intimité du passé paraît incroyable, indécente presque.

    Jean-Philippe Blondel parvient dans ce roman à ménager du suspense, à éveiller des émotions universelles, avec aisance et subtilité. Le cynisme de certaines descriptions et réflexions ajoute du piment à l'ensemble. Un vrai coup de coeur ! 

    06 h 41, Jean-Philippe Blondel (France). Pocket. 158 pages. 5, 80 €

    A lire aussi : Jean-Philippe Blondel répond aux questions de Fais-moi les poches ! sur ce roman, la promiscuité obligatoire et les voyages en train.

     

    Catégories : Littérature Française 4 commentaires
  • Les séparées, Kéthévane Davrichewy

    amitié,amour,coma,adolescence, vie adulteLa famille, les amours, l'amitié. Ainsi se résume la trilogie affective des vies humaines. Pour Alice et Cécile, les deux femmes qui occupent la première place dans ce roman, les amours auront été, au cours des longues années de leurs existences, fluctuantes, tandis que les rôles de leurs familles et de leur amitié auront traversé sans broncher -ou presque- les changements sociétaux, politiques, ou culturels de leur pays, la France. De mai 1981 aux smartphones, les amies grandissent, mûrissent, vieillissent ensemble, se désillusionnent et s'enthousiasment au gré des événements. Se serrent les coudes. Et puis un jour -gâchis- s'éloignent.

    Quand Cécile se retrouve emmurée dans une chambre d'hôpital suite à un accident de voiture, y aura-t-il quelqu'un pour penser à prévenir Alice, après toutes ces années ? Y aurait-il eu entre elles des omissions ou des mensonges plus graves que d'autres ?

    Kéthévane Davrichewy propose au lecteur une place atypique, car la narration l'amène tour à tour dans les pensées comateuses de Cécile et dans la chronologie de l'amitié entre les deux femmes. On peut s'y perdre un peu au cours des premières pages, pour se retrouver fasciné par la complexité -et l'évidence, à rebours- du dénouement.

    Les séparées, Kéthévane Davrichewy (France). 10/18. 163 pages. 6, 60 €

    Catégories : Livre 5 commentaires
  • Nos vie désaccordées, Gaëlle Josse

    41-kL6it5RL._SL500_.jpgLa recherche de l'accord parfait : pour le musicien, ce sera entre les notes. Pour le commun des mortels, ce sera entre les choix qui s'imposent à lui au cours de son existence. Il est question de ces deux recherches dans ce roman de Gaëlle Josse.

    Dans une boutique d'instruments, un pianiste de renom s'éprend de Sophie, une femme frêle, fragile, radieuse. Mais c'est beaucoup plus tard que débute le roman. Quand il l'a déjà perdue de vue, qu'il a tourné la page pour vivre avec Cristina.

    Entre temps, le couple provisoire aura vécu un drame intime. Pour échapper au poids de la douleur, il aura fui, à sa façon, d'un bout à l'autre du monde pour donner des concerts. Elle sera partie aussi, direction la folie, le lâcher-prise. Et puis l'internement, la séparation de fait, la vie qui semble continuer pour lui.

    Jusqu'au jour où, au hasard d'un courrier d'un admirateur mélomane, il entend parler d'une jeune femme qui écoute sa musique à longueur de journée. Cet admirateur est infirmier psychiatrique, la jeune femme en question est une de ses patientes. Le pianiste va-t-il retrouver le chemin qui le mène à Sophie ?

    L'écriture de Gaëlle Josse est délicate, mesurée, un peu mystérieuse. Comme le sont les réactions de ses personnages. Un roman harmonieux, car en littérature, comme en musique, ce sont les silences qui parlent parfois le mieux.

    Nos vie désaccordées, Gaëlle Josse (France). J'ai lu. 122 pages. 6, 50 €.

    Catégories : Livre 2 commentaires