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londres

  • Passé imparfait, Julian Fellowes

    passé imparfait.jpgVoilà, c'est officiel. Le dernier épisode de Downtown Abbey vient d'être diffusé en Grande-Bretagne, clôturant ainsi 6 saisons de plongée dans les derniers moments de grâce de l'aristocratie britannique. Cette immersion réussie dans les codes sociaux induits, subtils souvent, terriblement destructeurs parfois, et en perpétuelle adaptation aux mouvements du monde se referme ainsi, à l'aube des années 1930. Que les amateurs de la série se rassurent, Julian Fellowes, son créateur, nous livre avec le roman Passé imparfait des tranches de vie british fortement teintées de parfum downtownesque.

    Ici, l'époque est plus moderne, les années 2000 ont bien fait évoluer le royaume. Le narrateur, un homme âgé, se voit inviter par Damian Baxter, un ami perdu de vue depuis 40 ans, dans des circonstances semble-t-il tendues. Ce dernier, mourant, va lui confier une quête, remuant au passage les relents fétides ou joyeux d'un passé moins lisse qu'il ne pouvait paraître, dans ce milieu des aristocrates britanniques des années 60, où toute intrusion par des classes inférieures était encore impossible, et où la bonne morale ne pouvait en aucun cas faire défaut.

    Entre nostalgie et auto-critique virulente, on retrouve dans ce roman la description d'un milieu qui se pensait hors du temps, les rapports étanches entre classes sociales, les codes de bienséance totalement sous-entendus, la tyrannie de l'apparence, le casse-tête de l'argent qu'il faut réussir à gagner sans pour autant s'abaisser à travailler. Tous les thèmes de la série sont donc là, transposés 30 ans plus tard, avec quelques évolutions certes, et le pressentiment pressant que la fin de l'âge d'or ne tardera pas.

    Passé imparfait, Julian Fellowes (Grande-Bretagne). 10/18. 645 pages. 9, 60 € 


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  • Cette main qui a pris la mienne, Maggie O'Farrell

    irlande, londres, soho, secret, histoire familiale, mort, journalisme, maternité, bébé

    Ce roman est à classer dans la catégorie des livres qu'on repose les yeux dans le vague, stupéfait aussi bien par l'histoire qu'ils nous racontent que par le talent de l'auteur à le faire. Un pavé qu'on se hâte de retrouver.

    Deux destins nous sont contés, en parallèle, mais sans point -apparent- de convergence.

    Celui de Lexie, qui au gré d'une rencontre va partir à l'assaut de la capitale anglaise et découvrir l'univers du journalisme dans les années 60. Elle va apprendre sur le tas le métier de critique artistique dans le journal Elsewhere, en même temps que la vie d'une femme libérée, ayant quitté la campagne asphyxiante pour les possibilités d'une ville bouillonnante, d'un Soho excitant.

    Celui d'Elina, jeune maman londonienne d'origine finlandaise, qui essaie de se remettre tant bien que mal d'une césarienne traumatisante, de nos jours. La jeune femme découvre avec stupeur la difficulté de la vie juste après une naissance, période pendant laquelle les douleurs physiques liées aux cicatrices, à l'allaitement, le disputent au manque de sommeil, à la reconstruction des relations au sein du couple pour venir s'éclater sur l'évidence d'un attachement viscéral à son enfant.

    Bien sûr, dès le début du roman, on pressent qu'un lien doit nécessairement exister entre les deux femmes, les deux époques, sans percevoir le moins du monde de que ordre il peut bien être.

    Ce roman est prenant comme peuvent se révéler les grandes sagas familiales, presque obsédant dans la recherche de la logique narrative qui va finir par nous sauter au visage, violemment, à quelques pages de la fin. Ces pages où on va enfin découvrir le lien secret entre les personnages.

    Cette main qui a pris la mienne, Maggie O'Farrell (Irlande / Grande-Bretagne). 10 / 18.  403 pages. 8, 40 €

    Si vous avez aimé ce roman, vous aimerez peut-être : La tour d'arsenic, Anne B. Radge Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan.

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