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  • Le jour d'avant, Sorj Chalandon

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    Le jour d'avant se situe dans le monde d'avant. Celui de la mine, de la quête du charbon qui nourrit toute une région et des coups de grisou. Ces années 70 qui voient descendre les derniers wagons, avant l'émergence d'une industrie moins salissante, moins dangereuse, moins nourricière aussi.

    Dans ce décor de fumées grises grandit le narrateur, dans une famille qui cultive la terre mais ne pénètre pas ses entrailles. Trop de drames avant eux. Dans l'admiration d'un frère aîné qui a bravé l'interdiction familiale de travailler à la mine, le jeune homme scrute avec envie cette communauté d'hommes aux rites établis et à la solidarité chevillée au corps.

    Mais un jour, finies les cavalcades en mobylette avec le grand frère. La mine, une fois encore, a exigé un sacrifice. Les années passant, le souvenir du frère aîné hante le narrateur, et l'idée de vengeance s'incruste dans ses pensées comme les poussières de charbon sur la peau et les poumons.

    Sorj Chalandon pointe juste comme toujours, et ménage le suspense jusqu'au bout de ce roman social, autant qu'affectif.

    Le jour d'avant, Sorj Chalandon (France). Grasset. 326 pages

    Du même auteur :  Retour à Killybegs, plongée dans l'histoire torturée de l'Irlande.

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire
  • Poupée volée, Elena Ferrante

    vacances, italie, plage

    Vacances apaisantes pour Leda, professeure dont les grands enfants ont quitté le nid pour aller vivre avec leur père de l'autre côté de l'Atlantique. Vacances solitaires, rythmées par les descentes à la plage, dans une petite station balnéaire, quelque part en Italie. Les premiers jours pour quêter des repères dans un lieu inconnu, les jours suivants pour créer un nouveau familier. 

    Tous les jours, donc, cette même plage. Tous les jours, aussi, cette même famille à quelques mètres. Ils parlent fort, sans préoccupation aucune de leur entourage. Ils sont suffisants, vulgaires et inquiétants. Mais Leda est fascinée par le lien de la très jeune femme et de sa petite fille. Et aussi de la relation qu'elles entretiennent avec la poupée de l'enfant. Un jouet pourtant bien laid et sans grand intérêt.

    Dissimulée sous son parasol, Leda ne perd aucun détail des vacances de la famille. Aimantée autant que repoussée, elle succombe au vertige de la curiosité. Dans le miroir de leurs relations, elle observe par la pensée sa propre histoire avec ses filles, l'affection compliquée qu'elle leur voue.

    Et puis un jour, la poupée disparaît, et tout l'équilibre de la plage se rompt, entre recherches bruyantes et désarroi de l'enfant. Une poupée, ça ne disparaît pas comme ça !

    Un roman étrange, à légère tendance envoûtante...

    Poupée Volée, Elena Ferrante (Italie). Folio.

    196 pages. 7, 25 €

    Catégories : Littérature Italienne 0 commentaire