
Isolé dans un village de montagne que la vie a quitté depuis longtemps, le narrateur vit au seul contact de la nature. Celle qui reprend ses droits quand les hommes s'en vont, celle qui loge dans les combles des maisons ou pousse entre les dalles de béton qui ne sont plus foulées. Une vie d'ascète, interrompue par quelques trajets à l'épicerie du village d'en bas. Il y a de la vie, encore là-bas. Ca n'empêche pas les chats de rôder partout dans cette épicerie qui pue l'urine animale.
Au loin, chaque nuit, une petite lumière l'intrigue. Elle provient d'un endroit normalement inhabité. Elle est pourtant régulière, persistante. Dans sa solitude volontaire, il finit par l'attendre.
En interrogeant les gens du village, il essaie d'en savoir plus. Cela le mènera à des rencontres étonnantes, mais infructueuses. Jusqu'au jour de la rencontre avec le petit garçon. Celui qui vit là-bas, tout seul, et qui allume la lumière tous les soirs parce qu'il a peur du noir.
Dans un décor sauvage et intriguant, Antonio Moresco interroge dans cette fable délicate sur la vie et la mort, l'homme et la nature, le rationnel et le fantastique, l'isolement et les besoin des autres.
La petite lumière, Antonio Moresco (Italie). Editions Verdier.
128 pages. 14 €
S'allonger sur un nuage, saisir le vent, parler à un courant d'air, conserver contre soi une boule de neige en souvenir, attraper une part de ciel... Autant d'idées poétiques, de promesses de bien-être difficiles à atteindre. Pourtant, tous les personnages de ce roman ont un projet de ce genre : retrouver un père en perpétuel voyage, saisir un mari fugitif, ouvrir une piste de randonnée sur les traces des éléphants d'Hannibal, réaliser des séries de photographies étranges, fabriquer des pinceaux en poils d'écureuil, faire taire les souvenirs enfouis sous la glace...