Comme des milliers de femmes, Maria subit en cet été 1945 l'humiliation publique : la tonte de la traîtresse qu'elle est supposée être, pour avoir entretenu une relation avec un officier allemand. C'était la guerre, à Saint-Brieuc, et ce client régulier de l'auberge de son père est devenu son amant.
Placée sur une chaise de bistrot -la chaise numéro 14- devant le restaurant familial, en proie aux insultes d'inconnus, mais aussi de ses voisins, de ses anciens camarades de classe et même d'un ancien amoureux dont les motivations sont troubles, elle subit les coups de ciseaux d'un coiffeur réquisitionné pour cette tâche qu'il ne ressent aucun plaisir à accomplir. Un autre dessine une croix gammée sur son crâne devenu chauve. Au sol, ses longs cheveux roux captent la lumière. Dans la foule captive, des soldats américains.
Maria restera calme. Mais avec patience et obstination, elle fera changer de camp la honte, poursuivra ses agresseurs, démontrera de quel côté se situe l'indignité.
Un roman historique plein de tension, où l'on rencontre Louis Guilloux en ambassadeur des valeurs humaines.
La chaise numéro 14, Fabienne Juhel. Babel. 8, 50 €