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vengeance

  • Le jour d'avant, Sorj Chalandon

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    Le jour d'avant se situe dans le monde d'avant. Celui de la mine, de la quête du charbon qui nourrit toute une région et des coups de grisou. Ces années 70 qui voient descendre les derniers wagons, avant l'émergence d'une industrie moins salissante, moins dangereuse, moins nourricière aussi.

    Dans ce décor de fumées grises grandit le narrateur, dans une famille qui cultive la terre mais ne pénètre pas ses entrailles. Trop de drames avant eux. Dans l'admiration d'un frère aîné qui a bravé l'interdiction familiale de travailler à la mine, le jeune homme scrute avec envie cette communauté d'hommes aux rites établis et à la solidarité chevillée au corps.

    Mais un jour, finies les cavalcades en mobylette avec le grand frère. La mine, une fois encore, a exigé un sacrifice. Les années passant, le souvenir du frère aîné hante le narrateur, et l'idée de vengeance s'incruste dans ses pensées comme les poussières de charbon sur la peau et les poumons.

    Sorj Chalandon pointe juste comme toujours, et ménage le suspense jusqu'au bout de ce roman social, autant qu'affectif.

    Le jour d'avant, Sorj Chalandon (France). Grasset. 326 pages

    Du même auteur :  Retour à Killybegs, plongée dans l'histoire torturée de l'Irlande.

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  • La chaise numéro 14, Fabienne Juhel

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    Comme des milliers de femmes, Maria subit en cet été 1945 l'humiliation publique : la tonte de la traîtresse qu'elle est supposée être, pour avoir entretenu une relation  avec un officier allemand. C'était la guerre, à Saint-Brieuc, et ce client régulier de l'auberge de son père est devenu son amant.

    Placée sur une chaise de bistrot -la chaise numéro 14- devant le restaurant familial, en proie aux insultes d'inconnus, mais aussi de ses voisins, de ses anciens camarades de classe et même d'un ancien amoureux dont les motivations sont troubles, elle subit les coups de ciseaux d'un coiffeur réquisitionné pour cette tâche qu'il ne ressent aucun plaisir à accomplir. Un autre dessine une croix gammée sur son crâne devenu chauve. Au sol, ses longs cheveux roux captent la lumière. Dans la foule captive, des soldats américains.

    Maria restera calme. Mais avec patience et obstination, elle fera changer de camp la honte, poursuivra ses agresseurs, démontrera de quel côté se situe l'indignité.

    Un roman historique plein de tension, où l'on rencontre Louis Guilloux en ambassadeur des valeurs humaines.

    La chaise numéro 14, Fabienne Juhel. Babel. 8, 50 € 

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