Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Fais-moi les poches ! - Page 8

  • Tout doit disparaître !

    Janvier, les soldes. Scènes d'euphorie collective irrationnelle ou achats mûrement réfléchis, difficile d'échapper à la tentation des bonnes affaires. L'univers commercial n'échappe pas à l'observation par les écrivains. Voici trois idées de lecture de saison. (Mais inutile de s'alarmer pour vos achats de bons romans : le prix du livre est fixe en France, invariable selon les points de vente et les époques de l'année !)

    Lire la suite

    Catégories : Littérature Française, Textes 2 commentaires
  • Mudwoman, Joyce Carol Oates

    mudwoman.jpgMudwoman est son surnom. La femme de la boue. Retrouvée enfant, gisant dans un marécage des Adirondacks, Meredith Neukirchen a suivi contre toute attente un parcours brillant. Des cabanes en planches bancales, elle est passée aux somptueuses demeures de l'université américaine dont elle est devenue présidente. La première femme présidente d'une université prestigieuse.

    A l'occasion d'un déplacement professionnel, M. R Neukirchen, comme attirée irrésistiblement par le vide, redécouvre les lieux de son enfance. Avec eux les réminiscences d'une maltraitance sordide, nourrie de fanatisme religieux et de folie. Et la femme solide et austère qui préside une université va commencer à se fissurer, pas à pas, marche après marche.

    Ce roman de Joyce Carol Oates est mystérieux. Au détour des pages, on s'interroge : M.R cède-t-elle à la folie, revient-elle dans le chemin qui lui avait été tracé ? Questions sans réponse ferme qui entourent cette lecture d'une aura très particulière.

    Mudwoman, Joyce Carol Oates (USA). Points. 576 pages. 8, 40 €

    A lire également, du même auteur : Les chutes.

    Catégories : Littérature Américaine 0 commentaire
  • De la neige à Noël : lectures acides, familiales et poétiques

    Pour vous plonger dans l'ambiance de Noël, Fais-moi les poches ! a sélectionné pour vous quelques lectures enneigées qui feront leur effet au pied du sapin.

    cyanure.jpgAmateurs de féérie de Noël et de grandes tablées familiales conviviales et sans arrière pensée, passez votre chemin. On a beau chercher dans la littérature, l'évocation des fêtes de fin d'année s'accompagne la plupart du temps de situations au mieux « nerveuses », au pire apocalyptiques. Pas de repos pour les braves enquêteurs suédois, par exemple. Dans Cyanure, la reine du polar Camilla Läckberg envoie son policier Martin Molin passer le réveillon dans sa belle famille, sur une île de la côte ouest. Evidemment, il fait froid, mais ajoutez à cela la tempête de neige, des révélations fracassantes et un empoisonnement, et voilà la perspective d'un Noël chaleureux avec boulettes de viande, chandails en jacquard et feu de bois crépitant qui s'éloigne à grands pas.

    003129474.jpgC'est dans le massif de la Vanoise que la Française Claudie Gallay plante le décor de Une part de ciel. Le roman réinvente le calendrier de l'avent, avec une attente, un compte à rebours, celui du retour d'un des piliers de la famille. Sera-t-il là pour Noël ? En attendant, pour Carole qui a quitté la montagne depuis longtemps, l'heure est aux concessions familiales. Les échanges sont cash entre frères et sœurs, les conflits larvés ne demandent qu'à ressortir à tout moment. Ce qui n'empêche pas une tendresse sincère de s'exprimer. Un véritable roman d'ambiance où la montagne en hiver incarne un personnage à elle seule.

     

    déneiger le ciel.jpgAndré Bucher, l'auteur de Déneiger le ciel, associe les paysages de montagne enneigée aux rêveries d'un homme mûr. David, 60 ans, est déneigeur dans une commune de la vallée du Jabron, dans les Alpes de Haute-Provence. Alors qu'il avance dans la neige hostile à la rencontre de son « fils de rechange » venu réveillonner avec lui, ses pensées, oniriques, poétiques, délirantes ou nostalgiques se succèdent, dans la lenteur et le contact perpétuel à la nature. En prise avec le passé, mais bien en accord avec le monde qui l'entoure, ce roman est tout en douceur.

    Cyanure, Camilla Läckberg. Babel. 155 pages. 7 €

    Une part de ciel, Claudie Gallay. Babel. 570 pages. 9, 90 €

    Déneiger le ciel, André Bucher, Sabine Wespieser poches. 145 pages. 8 €

     

     

     

    Catégories : Textes 3 commentaires
  • Des impatientes, Sylvain Pattieu

    Sylvain Pattieu.jpgAlima l'appliquée, Bintou l'indomptable, leur prof déprimé et tous les événements qui font le quotidien d'un lycée de banlieue parisienne : voilà pour le décor de ce roman de Sylvain Pattieu. Au gré des retards, des prises de becs, des heurts et des affinités, ça se passe bon an mal an, mais ça se passe. Jusqu'au jour où une embrouille improbable mène les deux filles à un crêpage de chignon aux conséquences fâcheuses : leur prof est blessé. Conseil de discipline. Renvoi.

    Bienvenue dans une autre vie, changement de décor, les grilles du lycée sont remplacées par la pointeuse de Décora, le magasin d'ameublement dans lequel les deux filles se retrouvent caissières. La grande gueule de Bintou et la finesse d'Alima va les rapprocher dans cet environnement nouveau. Observées par un vigile timide et amoureux, elles réinventent la lutte des classes sans en connaître aucun code. Mais le moins qu'on puisse dire, c'est que ça déménage. Gros coup de jeune sur le syndicalisme !

    Roman choral frais, Des impatientes offre un regard décapant et pétillant sur la banlieue, les relations entre les générations, les codes sociaux et la vie de l'entreprise. 

    Des impatientes, Sylvain Pattieu (France). Babel. 265 pages. 8 €

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire
  • Courage Paris !

    DessinJeanJulien-610x610.jpg


    Paris a froid Paris a faim
    Paris ne mange plus de marrons dans la rue
    Paris a mis de vieux vêtements de vieille
    Paris dort tout debout sans air dans le métro
    Plus de malheur encore est imposé aux pauvres
    Et la sagesse et la folie
    De Paris malheureux
    C’est l’air pur c’est le feu
    C’est la beauté c’est la bonté
    De ses travailleurs affamés
    Ne crie pas au secours Paris
    Tu es vivant d’une vie sans égale
    Et derrière la nudité
    De ta pâleur de ta maigreur
    Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux
    Paris ma belle ville
    Fine comme une aiguille forte comme une épée
    Ingénue et savante
    Tu ne supportes pas l’injustice
    Pour toi c’est le seul désordre
    Tu vas te libérer Paris
    Paris tremblant comme une étoile
    Notre espoir survivant
    Tu vas te libérer de la fatigue et de la boue
    Frères ayons du courage
    Nous qui ne sommes pas casqués
    Ni bottés ni gantés ni bien élevés
    Un rayon s’allume en nos veines
    Notre lumière nous revient
    Les meilleurs d’entre nous sont morts pour nous
    Et voici que leur sang retrouve notre coeur
    Et c’est de nouveau le matin un matin de Paris
    La pointe de la délivrance
    L’espace du printemps naissant
    La force idiote a le dessous
    Ces esclaves nos ennemis
    S’ils ont compris
    S’ils sont capables de comprendre
    Vont se lever.

    Courage, Paul Eluard. 1944

    Tour Eiffel de Jean Jullien

    0 commentaire
  • Passé imparfait, Julian Fellowes

    passé imparfait.jpgVoilà, c'est officiel. Le dernier épisode de Downtown Abbey vient d'être diffusé en Grande-Bretagne, clôturant ainsi 6 saisons de plongée dans les derniers moments de grâce de l'aristocratie britannique. Cette immersion réussie dans les codes sociaux induits, subtils souvent, terriblement destructeurs parfois, et en perpétuelle adaptation aux mouvements du monde se referme ainsi, à l'aube des années 1930. Que les amateurs de la série se rassurent, Julian Fellowes, son créateur, nous livre avec le roman Passé imparfait des tranches de vie british fortement teintées de parfum downtownesque.

    Ici, l'époque est plus moderne, les années 2000 ont bien fait évoluer le royaume. Le narrateur, un homme âgé, se voit inviter par Damian Baxter, un ami perdu de vue depuis 40 ans, dans des circonstances semble-t-il tendues. Ce dernier, mourant, va lui confier une quête, remuant au passage les relents fétides ou joyeux d'un passé moins lisse qu'il ne pouvait paraître, dans ce milieu des aristocrates britanniques des années 60, où toute intrusion par des classes inférieures était encore impossible, et où la bonne morale ne pouvait en aucun cas faire défaut.

    Entre nostalgie et auto-critique virulente, on retrouve dans ce roman la description d'un milieu qui se pensait hors du temps, les rapports étanches entre classes sociales, les codes de bienséance totalement sous-entendus, la tyrannie de l'apparence, le casse-tête de l'argent qu'il faut réussir à gagner sans pour autant s'abaisser à travailler. Tous les thèmes de la série sont donc là, transposés 30 ans plus tard, avec quelques évolutions certes, et le pressentiment pressant que la fin de l'âge d'or ne tardera pas.

    Passé imparfait, Julian Fellowes (Grande-Bretagne). 10/18. 645 pages. 9, 60 € 


    Catégories : Littérature Britannique 1 commentaire
  • Prostitution : ce que nous disent les romans

    Le musée d'Orsay présente jusqu'au 17 janvier 2016 l'exposition Splendeurs et misères, qui se penche sur la représentation de la figure de la prostituée au XIXème siècle, à travers tableaux et photographies. Mais la littérature contemporaine elle aussi s'attache à représenter les différents visages de la prostitution et de leurs représentations dans l'imaginaire collectif. Petite sélection de titres.

    Splendeurs et misères. Images de la prostitution 1850-1910, Musée d’Orsay Paris.jpg

    Lire la suite

    Catégories : Textes 0 commentaire