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Les chutes, Joyce Carol Oates

v_book_239 (1).jpgUn lieu peut-il influencer des histoires personnelles, générer une fatalité ? Les chutes de Joyce Carol Oates sont celles du Niagara. Haut-lieu touristique, avec son pendant moins reluisant : la rivière tumultueuse est aussi la capitale des suicidés. Et c'est ainsi que commence le roman, dans les brumes des chutes comme dans celle d'un événement étrange et intriguant : un jeune homme se jette dans les rapides pendant sa nuit de noces. Ariah, veuve précoce, va devoir survivre au suicide de son mari, sans qu'aucune explication ne vienne l'apaiser.

Les Chutes est une saga familiale, dont le pivot central est incontestablement Ariah, mais qui donne l'impression d'une valse pendant laquelle on change incessamment de partenaire. On tourne avec un personnage, on sait ce qu'il sait, on arpente son esprit, par fragments. Puis on passe au suivant. La conversation précédente s'interrompt et on relance la danse.

Les Chutes est aussi le roman d'une époque et d'une culture. Les Etats-Unis des années 60 ne rechignent pas à combler des canaux souterrains avec des déchets radioactifs, puis à construire des écoles et des quartiers ouvriers dessus. A nier les conséquences. A faire taire ceux qui voudraient parler trop fort de ces enfants leucémiques, de ces boues fétides qui remontent dans les jardins.

Les Chutes est enfin un roman psychologique fin, subtil et réaliste qui capte à travers plusieurs générations les conséquences et les questionnements sur le silence, le mensonge, la filiation et le poids du regard de l'autre.

Les Chutes, Joyce Carol Oates (USA). Editions Philippe Rey, collection Fugues.

672 pages. 12, 90 €

Catégories : Littérature Américaine 0 commentaire

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