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  • Des poches dans la valise, quelques conseils pour un été de lecture !

    Nous avons tous un rapport particulier aux livres de nos vacances. On les choisit souvent pour se détendre. Au contraire, parfois, le temps libéré permet de se plonger dans des projets plus exigeants. Pour certains, le soleil permet de s'accorder une pause polar, l'odeur des huiles solaires fonctionnant aussi comme un écran au risque de la morbidité. D'autres auront des longs trajets, peu de place dans leurs bagages. Bref, il en faut pour tous les goûts, toutes les situations. Voilà un petit retour sur les nouveautés poche qui pourraient s'accorder avec l'été.

    Si vous prenez le train...

    Et que vous vous interrogez toujours sur l'identité de vos voisins, il faut absolument que vous ayez dans votre sac 06 h 41 de Jean-Philippe Blondel.

    Un petit tour en Bretagne ?

    Vous reniflerez vos crêpes à deux fois après avoir dévoré Fleur de Tonnerre, de Jean Teulé.

     

    En cas de canicule : opération coup de frais 41lx09bdeYL._.jpg

    Embarquez pour une croisière décapante dans le Spitzberg avec Anne B. Ragde, l'auteure de la trilogie des Neshov : Zona Frigida. On grince des dents... pas toujours à cause de la température.

    Partagez la vie des habitants du Groënland, avec Lisa, partie à la recherche de sa soeur disparue 28 ans plus tôt : Banquises, de Valentine Goby.

    Faites le tour de l'Islande au mois de décembre avec une trentenaire larguée et un enfant qui n'est pas le sien, entre rêve et humour : L'embellie, de Audur Ava Olafsdottir.

    Une superbe fresque historique et personnelle, entre Estonie et Finlande : Les vaches de Staline, Sofia Oksanen.

    Se laisser conter des histoires...

    été, valises

    C'est le talent incontestable de Véronique Ovaldé, chez qui même les brigands ont de la grâce : La grâce des brigands, Des vies d'oiseaux. Vous ouvrez les romans et vous vous laissez embarquer dans un univers.

    Et cap au nord avec l'indispensable saga familiale nordique : Cent ans, d'Herbjorg Wassmo.

    Au régime ?

    Optez pour La singulière tristesse du gâteau au citron. Une façon de parler de cuisine qui change vraiment de Top Chef...

    Un Paris-Brest sur la plage ? C'est plus que savoureux, sans prendre un gramme grâce à Tanguy Viel.

    Vous pouvez aussi opter pour la légèreté d'une Chouquette, avec Emilie Frèche. Sourire garanti.

    Un bon coup de pied dans la fourmilière !

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    Pas de renoncement aux idéaux sous le parasol ! De l'humour, de la spontanéité, de la révolte, de l'énergie, et le refus de la fatalité devant les haines du quotidien et la barbarie de l'extermisme : Jusque dans nos bras, Alice Zeniter. Un bijou !

     

    Les USA vus de France

    Le road trip américain est à l'honneur sous la plume d'un Français. Voyage sur le macadam, voyage initiatique : Et rester vivant, Jean-Philippe Blondel.

    Toujours sous une plume française, découvrez l'univers de Cécile Coulon, les USA des codes du cinéma et de l'imaginaire collectif : Méfiez-vous des enfants sages.

    Les USA à la veille de l'élection d'Obama : Une bonne raison de se tuer (oui, c'est vrai, le titre ne fait pas très vacances...), Philippe Besson.

    Trash...

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    Dans l'esprit Into the wild : Sukkwan Island de David Vann. De la solitude. Du froid. Et de la tension, beaucoup, beaucoup de tension. Ames sensibles, s'abstenir.

    Le monde à l'endroit, de Ron Rasch. Quand commerce de marijuana rime avec avalanche de dégâts... et découpage minutieux du tendon d'Achille...

    Sac de noeuds, suspense haletant et retournements de situationChasseur de têtes, JØ Nesbo. Où l'on se dit qu'être recruté vivant, c'est mieux...

     

    Catégories : Livre, Textes 0 commentaire
  • Les chutes, Joyce Carol Oates

    v_book_239 (1).jpgUn lieu peut-il influencer des histoires personnelles, générer une fatalité ? Les chutes de Joyce Carol Oates sont celles du Niagara. Haut-lieu touristique, avec son pendant moins reluisant : la rivière tumultueuse est aussi la capitale des suicidés. Et c'est ainsi que commence le roman, dans les brumes des chutes comme dans celle d'un événement étrange et intriguant : un jeune homme se jette dans les rapides pendant sa nuit de noces. Ariah, veuve précoce, va devoir survivre au suicide de son mari, sans qu'aucune explication ne vienne l'apaiser.

    Les Chutes est une saga familiale, dont le pivot central est incontestablement Ariah, mais qui donne l'impression d'une valse pendant laquelle on change incessamment de partenaire. On tourne avec un personnage, on sait ce qu'il sait, on arpente son esprit, par fragments. Puis on passe au suivant. La conversation précédente s'interrompt et on relance la danse.

    Les Chutes est aussi le roman d'une époque et d'une culture. Les Etats-Unis des années 60 ne rechignent pas à combler des canaux souterrains avec des déchets radioactifs, puis à construire des écoles et des quartiers ouvriers dessus. A nier les conséquences. A faire taire ceux qui voudraient parler trop fort de ces enfants leucémiques, de ces boues fétides qui remontent dans les jardins.

    Les Chutes est enfin un roman psychologique fin, subtil et réaliste qui capte à travers plusieurs générations les conséquences et les questionnements sur le silence, le mensonge, la filiation et le poids du regard de l'autre.

    Les Chutes, Joyce Carol Oates (USA). Editions Philippe Rey, collection Fugues.

    672 pages. 12, 90 €

    Catégories : Littérature Américaine 0 commentaire
  • Fleur de tonnerre, Jean Teulé

    Bretagne, poison, mort, légendesEn voilà une qui n'avait pas froid aux yeux : Hélène Jégado, bretonne par naissance et empoisonneuse par vocation. Il faut la comprendre, bercée de légendes et de croyances dès le berceau, elle se convainc très tôt qu'elle est elle-même l'Ankou. L'Ankou, vous savez, ce personnage mythique et effrayant de la tradition bretonne, qui vient faucher les âmes avec sa charrette qui grince et ses chevaux efflanqués (On renverra les lecteurs intrigués à La légende de la mort d'Anatole Le Braz, authentique, passionnant et effrayant recensement des croyances celtiques liées à la mort). Une bonne connaissance de la flore morbihannaise, et le tour est joué. Le premier forfait commis, un sentiment d'omnipotence habite Hélène, qui ne peut plus s'arrêter. L'employée de maison va tuer, tuer, tuer. Mission facilitée par sa présence obligatoire en cuisine. Elle sillonnera la Bretagne dans tous les sens, car elle aura parfois besoin de se faire oublier. Mais au 19ème siècle, l'information ne circule pas au même rythme qu'aujourd'hui. Il faudra donc un nombre impressionnant de victimes aux profils variés avant que ne cesse le règne mortifère d'Hélène, sur la place du champ de Mars de Rennes.

    Comme toujours, Jean Teulé signe un récit plaisant et simple, où se mélangent l'obscène, le drôle, le désespéré, avec cette fois une héroïne totalement désarçonnante à force d'amoralité. 

    Fleur de tonnerre, Jean Teulé. Pocket. 264 pages. 6, 20 €

    Et pour la petite histoire, une adaptation cinématographique est en cours de réalisation, sous la direction de Stéphanie Pillonca-Kervern, avec à l'affiche, Albert Dupontel, Miou-Miou et Miossec notamment. A suivre...

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire
  • En ville, Christian Oster

    002688120.jpgSi vous êtes friands de nouvelles façons d'écrire, de styles différents, ce roman entre dans vos critères.

    Au départ, un groupe d'amis, quinqua voire sexagénaires, parisiens. Ils se voient peu, se connaissent peu, mais se retrouvent annuellement autour d'un projet commun : leurs vacances estivales, ensemble. Certains sont en couple, d'autre séparés, en voie de l'être, entre deux déménagements, entre deux âges. Le consensus entre eux est minimal : l'été, le soleil. Il ne vient à l'esprit d'aucun d'eux de rompre ce terrain d'entente en s'engageant dans une relation plus poussée, plus intéressée, plus généreuse. Et cela fonctionne.

    Evidemment, un jour le statu-quo prend du plomb dans l'aile suite à un événement inattendu. Les relations vont évoluer, pas toujours dans le sens que l'on attendrait.

    Christian Oster réussit à nous faire pénétrer très intensément dans les pensées et les atermoiements de son narrateur. Un tour de force incroyable qui semble vraiment rendre compte du cheminement, confus mais naturel, de la pensée, des humeurs. On lit dans les pensées, on lit les pensées. Elles ne sont ni héroïques, ni audacieuses, ni toujours passionnantes. Mais c'est éminemment réaliste, fascinant aussi. Quant au roman en lui-même, c'est un objet de curiosité, une véritable expérience littéraire.

    En ville, Christian Oster (France). Points. 192 pages. 6.30 €.

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire