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Une bonne raison de se tuer, Philippe Besson

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Quelle sensation étrange que d'être immobile quand tout bouge autour de vous. Les deux personnages de ce roman, Laura et Samuel, en font l'expérience douloureuse. Parce qu'ils sont américains, que nous sommes en novembre 2008 et que leur pays-continent s'apprête à vivre un boulversement de premier ordre : l'élection d'un noir à sa tête. Tout bouillonne et s'excite, s'enthousiasme et s'inquiète. Chaque Américain se souviendra sûrement de ce qu'il faisait ce jour-là, comme une sorte de 11 septembre à l'envers. Pourtant, Laura et Samuel ne participent pas au mouvement. Ils sont ailleurs, dans d'autres préoccupations. Le monde qui change ne les concerne plus.

Laura et Samuel ne se connaissent pas. Ils vivent dans le même pays, dans la même ville. Leurs existences sont différentes. Ils n'ont aucune raison particulière de se croiser. L'un vit un drame personnel profond et ineffaçable. L'autre n'a qu'un projet en tête : passer à l'acte, se suicider.

Si on était dans un conte de fées, ils se rencontreraient et se sauveraient mutuellement. S'ils évoluaient dans un monde d'avant la tour de Babel, où le langage serait source de communication et non de fermeture, ils se sauveraient mutuellement. Mais l'écriture de Philippe Besson se veut plus près de la vie réelle.

L'auteur nous offre à de nombreuses occasions un champ des possibles très large. On y croit, on espère. Et puis les ratés interviennent, rageants, inéluctables mais vraisemblables. A l'image d'une écriture efficace, sans fioriture, qui va droit au but et touche à l'essentiel. Vraisemblable elle aussi.

Une bonne raison de se tuer, Philippe Besson (France). 10 / 18. 274 pages.

7, 50 €

Catégories : Livre 1 commentaire

Commentaires

  • Encore un rêve américain qui s'écroule !

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