Croire aux miracles, c'est un brin audacieux. En tous cas un risque élevé de déception. Les personnages qui se retrouvent à "l'Atelier", un lieu de réinsertion censé revigorer les plus faibles avant de les remettre dans le grand bain de la vie, n'y croient pas trop, aux miracles. Ni à rien d'autre d'ailleurs.
Entre Millie, la petite vingtaine, qui traîne sa culpabilité comme un boulet paralysant ; Monsieur Mike, le militaire déserteur qui en a vu d'autres, là-bas, en "Afgha" ; Mariette, la prof mariée à un député obsédé par son image, qui découvre qu'avoir attendu le burn-out n'était pas la meilleure option ; Jean, leur "sauveur" à tous, qui se ment sans doute pas mal dans sa pratique de la charité, on ne peut pas dire que tout est rose. Mais des choses se passent.
A aucun moment, Valérie Tong Cuong ne tombe dans le piège des bons sentiments. Ses personnages ne sont ni tout à fait responsables ni complètement innocents. A l'"Atelier", l'entraide et la solidarité sont des valeurs primordiales, mais totalement dissociées de la morale commune. Le regard de l'autre est, selon les contextes, une torture ou une bouée. Et l'enfer, ce n'est pas que les autres.
L'atelier des miracles, Valérie Tong Cuong (France). J'ai lu. 7, 50 €.
Avec
Amateurs d'histoires familiales sur fond historique, ce roman est pour vous. Le contexte ? Le Cuba d'avant les frères Castro, quand les Américains régnaient en maîtres sur une terre fertile pour faire pousser les fruits, où la main d'oeuvre elle aussi se trouvait à foison, sur place ou en provenance d'Haïti. Des Américains businessmen à l'envi, qui sous couvert de développement économique imposaient leurs propres règles du jeu : un droit du travail "maison", des règles arbitraires.
Par définition, dans la majorité des cas, un blog, c'est un outil qui a de l'importance essentiellement pour son auteur. Des habitués, quelques fidèles lecteurs. Beaucoup d'inconnus, échoués là par les hasards de la toile. Et qui reviennent parfois.