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Cécile Coulon : "délocaliser" pour prendre du recul

909126_10151549811202342_2122594438_n.jpgCécile Coulon peut intriguer. Elle est jeune et a déjà un métier d'écrivain bien rôdé à son palmarès. Mais bien plus que sa jeunesse, ou peut-être à cause d'elle, c'est son talent à créer des décors et des univers qui fascine. Dans Méfiez-vous des enfants sages, elle "délocalise" nos références en visant dans le mille. Rencontre.


Fais-moi les poches -Pourquoi avoir choisi de situer votre roman aux USA ? Comment parvenez-vous à créer un décor américain aussi réaliste ?

Cécile Coulon -J'ai choisi de situer mon roman aux USA parce qu'au moment de l'écriture, j'avais dix-huit ans, et je ne me sentais pas capable de parler de mon pays, de ma génération. J'ai délocalisé l'histoire pour prendre du recul, m'autoriser un fantasme construit autour de la littérature, du cinéma et de la musique. Ces trois vecteurs m'ont permis de créer un décor réaliste, capable d'accueillir une fiction.


FMLP -Les adultes ne sont pas vraiment épargnés dans vos descriptions. Grandir est-ce nécessairement céder aux compromissions en tous genres ?

C. C -Les adultes ne sont pas épargnés, mais les adolescents non plus. Je voulais simplement montrer que la joie autant que la douleur sont des choses simples, des émotions qui se présentent en permanence, et qu'il ne faut pas fuir, mais encaisser.


FMLP -Eddy, Kristina, ce sont des personnages trash mais avec qui il se passe vraiment quelque chose, avec qui un véritable échange s’établit. Est-ce justement parce qu’il ont refusé de céder aux convenances, à l’embourgeoisement ?
C. C -Je ne crois pas qu'on puisse parler de convenances ou d'embourgeoisement pour les autres personnages; simplement, Eddy et Kristina ont une place à part, un charisme, une force interne qui les fait ressortir, mais qui va aussi les brûler.

 

FMLP -Pour quelles raisons doit-on « se méfier » de Lua, « l’enfant sage » ? Est-ce à cause de sa lucidité sur le monde qui l’entoure ?

C. C - J'ai choisi ce titre car il décrit un certain paradoxe établi dans le roman : ceux qui ont l'air calme sont les plus lucides, donc les plus dangereux. A l'inverse, ceux qui "se donnent un genre" n'ont pas de vie intérieure propre.

 

Cécile Coulon est également l'auteure de Le roi n'a pas sommeil (Viviane Hamy), Sauvages, Le voleur de vie (Revoir).

Catégories : Livre, Rencontres 0 commentaire

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