Bon, soyons clairs, le titre est à l'image du texte : insolent, drôle, au style enlevé. En un mot : décapant. Le parcours autobiographique d'un écrivain, pour qui tout commence par les journées d'enfance pas toujours roses aux côtés d'un frère, comment dire... un peu rude. En province. Non pas en province, en Bretagne. Non, pas en Bretagne, à Montfort-sur-Meu !
Puis c'est l'appel du stylo très tôt, des textes-fleuves d'écolier, raillés par la maîtresse (encore !). Quelques années et une réforme du service militaire plus tard, le premier roman est publié grâce à la souscription, bien avant les facilités du monde numérique. Quelques squats chez des copains après, pour échapper au RMI, les couloirs de la télévision. Où oeuvrent les tâcherons du spectacle, les ouvriers du rêve, payés (pas souvent) à coups de gloire passagère plutôt qu'en fraîche monnaie pour pondre des scénarios de série (où l'on découvre qu'"écrire de la merde, ce n'est pas si facile que ça"). Le parcours est long, tortueux, décourageant. Mais l'envie d'écrire, et par dessus tout, de se faire lire et de pouvoir en vivre surpasse tout, catapulte les épreuves. Surtout quand on a toujours été chanceux, qu'on a toujours fait 6 aux dés dans les jeux de société.
Alors un jour, oui, pour Caryl Férey, c'est arrivé, après quelques sciatiques et un CV contenant à lui tout seul tous les corps de métier du monde du travail : être publié dans une grande maison d'édition. Enfin. Il était temps.
Dès les premières lignes, Caryl Férey nous embarque dans son univers déjanté. Il décrit la galère avec un humour vif et un style évident, singulier, comme si le contenu était complètement à l'image des mots qui le décrivent. Décoiffant !
Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale,
Caryl Férey (France). Points. 161 pages. 10 €
De la plouquerie internationale aux marches de Cannes : pour en savoir plus sur Caryl Férey, lisez l'entretien qui suit.
Caryl Férey trempe habituellement sa plume dans l'encre noire du polar. Après Zulu (
Polar ? Enquête historique ? Essai sur les méthodes sectaires ? Saga familiale ? Il y a un peu de tous ces ingrédients dans ce nouvel opus de Lucia Etxebarria. Tout débute, une fois n'est pas coutume, à Londres. Un homme est contacté par une amie de sa soeur, dont il est sans nouvelle depuis dix ans. Elle a disparu, elle grenouillait dans un mouvement sectaire. Ses membres viennent de se sacrifier lors d'un suicide collectif. Direction les îles Canaries pour essayer de résoudre l'énigme de cette disparition pour le moins inquiétante.
Récit d'enfance, d'adolescence. Roman de la candeur, de la légèreté. De l'insouciance et du drame. Le narrateur replonge dans ses tendres années et se voit confronté à la nécessité de les raconter,
Dans
La sortie de ce roman en grand format ayant été très médiatisée, il y a de cela moins d'un an, c'est avec quelques représentations pré-conçues, nourries de commentaires et d'interviews de l'auteur, que j'appréhendais sa lecture. Je m'attendais en effet presque à un ouvrage sociologique, voire politique, traitant de l'extension des banlieues résidentielles en France et du vote extrême. Et bien, c'était vrai. Mais ce constat n'englobait pas toute la richesse de ce roman.