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  • Le bruit de tes pas, Valentina d'Urbano

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    "Je suis née ici. Je n'ai pas connu d'autre endroit, je n'ai jamais été nulle part ailleurs. Mon père a été l'un des premiers squatters. A l'époque, il était jeune, enragé. Ici on agit vite, on enfante vite, on grandit vite et on meurt vite." C'est l'Italie des années de plomb. Une vie de quartier, avec pour uniques perspectives ses frontières. Le premier qui squatte un logement change la serrure, et occupe ensuite les lieux autant que possible pour ne pas être délogé. La jeune Bea passe tout son temps avec son voisin, Alfredo, que sa famille recueille à chaque fois que son père ivre le frappe avec un vrai désir de meurtre. Il trouve refuge dans cette maison où tout est plus apaisé, même si on se serre, même si on travaille dur.

    Et puis les enfants grandissent. Alfredo maigrit, au rythme de ses veines qui durcissent sous les coups des seringues. Bea observe, impuissante mais pas inactive. La relation fraternelle a fait place à autre chose, tandis que la poussière continue à inonder le béton du quartier. Et puis, bien sûr, un jour, la ligne d'équilibre se brise.

    Valentina d'Urbano nous fait entrer dans les appartements, dans l'ambiance d'une époque, le désarroi d'une situation. Dans les désirs contradictoires de Bea aussi, tirraillée entre le besoin de partir et les éléments qui la raccrochent au lieu. 

    Le bruit de tes pas, Valentina d'Urbano (Italie). Points. 312 pages.

    7, 20 €

    La toxicomanie en question, c'est aussi dans le roman de l'américaine Roxana Robinson, Jours toxiques.

    Catégories : Littérature Italienne 0 commentaire
  • Un homme, ça ne pleure pas, Faïza Guène

    famille, émancipation, relationsS'émanciper : "s'affranchir d'une tutelle, d'une sujétion, de servitudes", nous révèle le Robert. Nulle mention de la famille dans cette définition. C'est de cette émancipation-là dont choisit quant à elle de nous parler Faïza Guène. Car il est bien question de cordons ombilicaux à rompre dans Un homme, ça ne pleure pas.

    Mais en l'absence de mode d'emploi, les différents membres d'une même fratrie adoptent des attitudes bien différentes. Dounia, la soeur rebelle et ambitieuse, utilise la réussite professionnelle et embrasse la carrière politique pour trouver le courage de rompre les ponts avec une famille traditionnelle, une mère protectrice à l'excès. Mina, garante des institutions familiales, s'illustre par son conservatisme, tandis que Mourad, le narrateur, navigue entre culpabilité et désir de changement. Au dessus de cette mêlée incontrôlable, le "Padre" assume son rôle : rappeler qu'un homme "ça ne pleure pas". Pendant ce temps, la mère règne sur son petit monde, avec force démonstrations d'affection et kilos de sucres. Tel un satellite fou, Miloud, le cousin improbable, brouille tous les repères. 

    Ceux qui ont découvert la verve de Faïza Guène dans Kiffe kiffe demain ne seront pas déçus : son syle percutant, drôle et émouvant n'a fait que s'amplifier. Le ton sonne juste. C'est frais, c'est élégant, vraisemblable et poétique. 

    Un homme, ça ne pleure pas, Faïza Guène (France).

    Le Livre de Poche. 260 pages. 6, 60 €

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire