Milo a douze ans. En faisant la course à vélo avec sa tante Marguerite, il dérape et s'effondre. Et avec lui toute la famille, ses non-dits, ses mensonges, ses tensions. Tandis que l'inquiétude dévaste ses proches, une vague de fond venue des profondeurs de leurs relations s'abat sur chacun d'entre eux. Elle ne fait pas dans le détail, les ravages sont conséquents. C'est l'heure des comptes et l'addition est salée.
La culpabilité grignote Marguerite pout commencer, mais attaque progressivement Céleste et Lino, les parents de Milo. Pour d'autres raisons, à cause d'autres drames qui reprennent vie avec cette chute. Jeanne, la grand-mère, va aussi devoir éclaircir bien des points qu'elle pensait acquis. Pendant ce temps, Lino stagne ou progresse dans sa convalescence, éponge plus que sensible aux tensions qui l'environnent.
Le personnage trouble de Marguerite n'est pas sans rappeler Mina, la jeune fille en perte de repères de L'Ardoise Magique. Comme ces produits chimiques totalement neutres quand ils sont utilisés seuls, et activateurs au contact d'autres éléments, Marguerite est un révélateur, un élément déclencheur.
Pardonnable, Impardonnable, Valérie Tong Cuong (France). J'ai lu. 313 pages. 7, 50 €
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De l'opportunisme à la mystification, il n'y aurait qu'un pas ? Sans doute, à en croire l'expérience de Samir, personnage tragique de ce roman. Il a suffi qu'un jour, au moment où sa carrière d'avocat pouvait décoller ou stagner à tout jamais, un malentendu naisse autour de son identité, de ses origines. Il a suffi qu'il se taise. Non pas qu'il mente, mais qu'il laisse dire. Et puis un jour, il a été trop tard pour faire machine arrière. Toute sa vie avait pris sens autour de ce mensonge originel, dans le confort et le succès d'une vie New-Yorkaise inespérée. Il était devenu Sam. De musulman, il était devenu juif, en empruntant des pans entiers de l'histoire véritable de Samuel, son ami d'enfance. Pour ce dernier, aux proies aux tourments de l'auto-dénigrement et de la spirale de l'échec, qui découvre de Paris l'ascencion fulgurante et les mensonges éhontés de Samir, bien des comptes sont à régler. Au centre desquels règne la splendide Nina, objet d'amour, de convoitise et de domination pour les deux hommes.