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passé

  • 06 h 41, Jean-Philippe Blondel

    communication,amour,passé,trainLe roman à huis-clos est sans aucun doute un exercice risqué. Cela n'a semble-t-il pas effrayé Jean-Philippe Blondel, qui campe ce texte dans une seule unité de lieu : le train Troyes-Paris de 6 H 41. Ces trains paupières lourdes du lundi matin, à l'ambiance si différente des wagons du dimanche soir, avec leurs lots de blues de fin de week-end. Ces trains où l'on dort, on feuillette, on pianote. Souvent seuls malgré la proximité évidente des voisins de sièges.

    Un double voyage s'opère ici : dans l'espace bien sûr, avec ce train qui trace sa route vers Paris, mais dans le temps surtout. Car, par hasard, Cécile et Philippe se retrouvent côte à côte dans ce train. 25 ans plus tôt, ils ont été amants pendant plusieurs mois. Ils ont visité Londres ensemble. Puis, brusquement, leur histoire s'est arrêtée et ils ne se sont jamais revus. Ils ont mené des trajectoires parallèles, parfois inattendues. Et là, dans ce wagon, ils feignent de ne pas se reconnaître. Pourtant les émotions, les souvenirs, les rancoeurs, les questions surgissent en nombre. L'intimité du passé paraît incroyable, indécente presque.

    Jean-Philippe Blondel parvient dans ce roman à ménager du suspense, à éveiller des émotions universelles, avec aisance et subtilité. Le cynisme de certaines descriptions et réflexions ajoute du piment à l'ensemble. Un vrai coup de coeur ! 

    06 h 41, Jean-Philippe Blondel (France). Pocket. 158 pages. 5, 80 €

    A lire aussi : Jean-Philippe Blondel répond aux questions de Fais-moi les poches ! sur ce roman, la promiscuité obligatoire et les voyages en train.

     

    Catégories : Littérature Française 4 commentaires