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  • Noces de neige, Gaëlle Josse

    train,russie, internet, rencontreUn trajet aller, un trajet retour. L'un en 2012, l'autre en 1881. C'est à bord du train Riviera Express, qui relie Nice à Saint-Pétersbourg. Au 19ème siècle, il permettait aux riches familles russes de venir passer l'hiver dans la douceur de la Côte d'Azur. Les fêtes se succédaient alors sans faiblir. En 2012, au départ de Saint-Pétersbourg,  il transporte des touristes "appareils photos vissés sur le ventre", et parfois des jeunes femmes comme Irina, venues rencontrer leur fiancé français d'internet, la boule au ventre et des questions plein la tête.

    Chapître après chapître, Gaëlle Josse entraîne le lecteur dans deux ambiances distinctes : d'un côté le charme et la distinction de la noblesse russe du 19ème siècle, teinté d'une violence extrême dans les sentiments. De l'autre, les questionnements insolubles d'une époque rythmée par des rencontres virtuelles et par le souci constant de sortir de la misère. En filigrane de ces deux époques en apparence si éloignées apparaît pourtant la même trame, faite de solitude, de sentiments, et d'une certaine forme de hasard...

    Noces de neige, Gaëlle Josse (France). J'ai lu. 123 pages. 6, 50 €

    A lire également sur ce blog, un entretien avec Gaëlle Josse sur l'écriture de Noces de neige, et une chronique sur le roman Nos vies désaccordées, Gaëlle Josse.

    Tentés par les voyages en train littéraires ? Lisez aussi  06 h 41, de Jean-Philippe Blondel, ou relisez bien sûr Le Crime de l'Orient-Express, d'Agatha Christie.

     

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire
  • 06 h 41, Jean-Philippe Blondel

    communication,amour,passé,trainLe roman à huis-clos est sans aucun doute un exercice risqué. Cela n'a semble-t-il pas effrayé Jean-Philippe Blondel, qui campe ce texte dans une seule unité de lieu : le train Troyes-Paris de 6 H 41. Ces trains paupières lourdes du lundi matin, à l'ambiance si différente des wagons du dimanche soir, avec leurs lots de blues de fin de week-end. Ces trains où l'on dort, on feuillette, on pianote. Souvent seuls malgré la proximité évidente des voisins de sièges.

    Un double voyage s'opère ici : dans l'espace bien sûr, avec ce train qui trace sa route vers Paris, mais dans le temps surtout. Car, par hasard, Cécile et Philippe se retrouvent côte à côte dans ce train. 25 ans plus tôt, ils ont été amants pendant plusieurs mois. Ils ont visité Londres ensemble. Puis, brusquement, leur histoire s'est arrêtée et ils ne se sont jamais revus. Ils ont mené des trajectoires parallèles, parfois inattendues. Et là, dans ce wagon, ils feignent de ne pas se reconnaître. Pourtant les émotions, les souvenirs, les rancoeurs, les questions surgissent en nombre. L'intimité du passé paraît incroyable, indécente presque.

    Jean-Philippe Blondel parvient dans ce roman à ménager du suspense, à éveiller des émotions universelles, avec aisance et subtilité. Le cynisme de certaines descriptions et réflexions ajoute du piment à l'ensemble. Un vrai coup de coeur ! 

    06 h 41, Jean-Philippe Blondel (France). Pocket. 158 pages. 5, 80 €

    A lire aussi : Jean-Philippe Blondel répond aux questions de Fais-moi les poches ! sur ce roman, la promiscuité obligatoire et les voyages en train.

     

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