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Jean-Philippe Blondel : "Je voulais écrire sur la promiscuité obligatoire"

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Jean-Philippe Blondel se ferait-il une spécialité des "road trip" ? Dans son précédent roman, un personnage très nettement autobiographique parcourait les routes des Etats-Unis pour fuir une tragédie. Dans 06 h 41, les pensées des personnages vont vite, très vite, à la vitesse du TER dans lequel ils sont embarqués, dans le matin blême. Un huis-clos absolument réussi et jubilatoire. Jean-Philippe revient ici sur son écriture.

 

Fais-moi les poches - Une idée de roman pareille, avec une unité de lieu très resserrée, ça vient comment ?

Jean-Philippe Blondel - Ca vient surtout quand on prend le TER régulièrement et qu'on laisse ses pensées vagabonder. Cet espace clos avec déplacement géographique est propice à la rêverie et au bilan -cela faisait très longtemps que je voulais écrire sur un voyage en train - et sur la promiscuité obligatoire.

FMLP- Les envolées pensives de vos personnages vous permettent des moments d'écriture qui semblent assez jubilatoires (en tous cas, ils le sont à la lecture !). Le personnage de Philippe exprime quelques pensées peu politiquement correctes sur la génération de ses parents, par exemple. C'est cynique, et drôle à la fois. Vous n'allez pas me dire que derrière les pensées de Philippe et de Cécile ne se cachent pas un peu les vôtres ?

J.P. B - Jubilatoire, c'est le mot - le roman a été un bonheur d'écriture, tout était très fluide.. Maintenant, je me suis mis dans la peau des deux personnages, et j'ai tenté de voir comment ils pouvaient percevoir le monde, donc toutes leurs pensées ne sont pas les miennes (heureusement !), d'autant que je n'ai aucune expérience concernant les parents vieillissants... (Lire à ce sujet la chronique sur Et rester vivant, paru en 2013 en poche, et l'entretien avec Jean-Philippe Blondel)

FMLP - Est-ce vrai que vous avez laissé un exemplaire de 06 h 41 dans le train Troyes-Paris de 06 h 41 qui est le cadre du roman ?

J.P. B - Oui, bien sûr - je trouvais la mise en abyme très amusante... Je ne sais pas qui l'a trouvé...

FMLP - En ce moment, vous écrivez ?

J.P. B - De toute façon, j'écris tous les jours. En janvier 2015 paraitra chez Buchet-Chastel un roman intitulé Un hiver à Paris qui m'a arraché les tripes - et là, je travaille sur ce qui viendra ensuite, mais je garde le secret pour le moment car je ne sais pas exactement où je vais...

 

Catégories : Livre, Rencontres 0 commentaire

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