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Littérature Britannique - Page 2

  • Une famille anglaise, Helen Walsh

    angleterre,racisme,drogue,déterminisme,tragédiéComment décrire ce roman ? On pourrait, au jeu des comparaisons, le situer à mi-chemin entre L'assommoir de Zola et Trainspotting d'Irvine Welsh. Entre les tragédies grecques et une bande-son de The Cure. Une chose est sûre, Une famille anglaise n'est pas un roman léger, une comédie douce-amère. Non. Pas du tout.

    On est en 1975, Robbie est un jeune chanteur prometteur, mascotte d'un pub irlandais de Warrington, petite ville au nord de l'Angleterre. Un soir de bagarre, il s'est retrouvé aux Urgences et a fait la connaissance de Susheela, une jeune infirmière originaire de Kuala Lumpur. C'est le coup de foudre, le mariage, et l'arrivée de Vincent, le premier enfant du couple mixte. Mais l'élan et l'enthousiasme sont stoppés net un soir d'hiver, soirée terrible durant laquelle Susheela subit une atroce agression raciste, chez elle, alors qu'elle est sur le point d'accoucher de son deuxième enfant.

    A partir de ce moment, les personnages n'ont plus le ressort pour échapper au rouleau-compresseurr du déterminisme social, et un échec en appelle un autre. Puis chaque échec creuse l'incapacité à communiquer et l'incompréhension. Et au dehors, les prédateurs guettent les individus affaiblis. Ces prédateurs portent des Doc Martens, des blousons noirs et ont le crâne rasé. Les Skin Heads semblent faire la loi dans cette Angleterre des années 80. Autour d'eux, d'autres prédateurs, les gestes nerveux et fébriles, font commerce la nuit tombée d'héroïne et d'ectasy, tels des vautours.

    On se sent accablé, à la lecture de ce roman, par le poids de la fatalité et de la tragédie. Aucun espace n'est laissé à l'espoir. Ce qui n'empêche pas une poésie évidente, notamment à travers le personnage de Vincent, être maudit et magnifique qui aurait eu toute sa place dans une pièce de Sophocle.

    Une famille anglaise, Helen Walsh (Grande-Bretagne). J'ai lu. 539 pages. 8, 40 €

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  • Cette main qui a pris la mienne, Maggie O'Farrell

    irlande, londres, soho, secret, histoire familiale, mort, journalisme, maternité, bébé

    Ce roman est à classer dans la catégorie des livres qu'on repose les yeux dans le vague, stupéfait aussi bien par l'histoire qu'ils nous racontent que par le talent de l'auteur à le faire. Un pavé qu'on se hâte de retrouver.

    Deux destins nous sont contés, en parallèle, mais sans point -apparent- de convergence.

    Celui de Lexie, qui au gré d'une rencontre va partir à l'assaut de la capitale anglaise et découvrir l'univers du journalisme dans les années 60. Elle va apprendre sur le tas le métier de critique artistique dans le journal Elsewhere, en même temps que la vie d'une femme libérée, ayant quitté la campagne asphyxiante pour les possibilités d'une ville bouillonnante, d'un Soho excitant.

    Celui d'Elina, jeune maman londonienne d'origine finlandaise, qui essaie de se remettre tant bien que mal d'une césarienne traumatisante, de nos jours. La jeune femme découvre avec stupeur la difficulté de la vie juste après une naissance, période pendant laquelle les douleurs physiques liées aux cicatrices, à l'allaitement, le disputent au manque de sommeil, à la reconstruction des relations au sein du couple pour venir s'éclater sur l'évidence d'un attachement viscéral à son enfant.

    Bien sûr, dès le début du roman, on pressent qu'un lien doit nécessairement exister entre les deux femmes, les deux époques, sans percevoir le moins du monde de que ordre il peut bien être.

    Ce roman est prenant comme peuvent se révéler les grandes sagas familiales, presque obsédant dans la recherche de la logique narrative qui va finir par nous sauter au visage, violemment, à quelques pages de la fin. Ces pages où on va enfin découvrir le lien secret entre les personnages.

    Cette main qui a pris la mienne, Maggie O'Farrell (Irlande / Grande-Bretagne). 10 / 18.  403 pages. 8, 40 €

    Si vous avez aimé ce roman, vous aimerez peut-être : La tour d'arsenic, Anne B. Radge Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan.

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