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  • Des vies d'oiseaux, Véronique Ovaldé

    disparition, amitié, Amérique du sud, familleCap vers l'Amérique du sud. Bel oiseau, oiseau de nuit, ici comme ailleurs, nul ne souhaite vivre derrière des barreaux. Même les oiseaux de paradis dans les cages dorées, dont fait partie Paloma, gosse de riche à qui rien ne manque, ont parfois besoin de prendre l'air, de quitter le nid. Alors la jeune fille s'envole, encanaillée avec un jeune et rêveur voyou, qui, comme sa mère, est originaire des contrées honteuses et poisseuses d'Irigoy. Oiseau de malheur que ce jeune homme ? Pas si sûr. Il vient remplir une vacuité douloureuse pour Paloma, dont la meilleure amie a perdu la vie.

    Et pendant que Paloma s'envole, sa mère, Vida, commence à respirer aussi, s'éloignant pas à pas d'un univers mensonger. Le portrait de famille prend certes du plomb dans l'aile, mais Gustavo, le père de famille, continue à conduire sa grosse voiture noire allemande. Imperturbable.

    Des vies d'oiseaux, Véronique Ovaldé.  J'ai lu. 250 pages. 7, 60 €

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    Catégories : Littérature Française 0 commentaire
  • Dade City, Laurent Sagalovitsch

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    A Dade City, (quelle qu'en soit la localisation exacte), comme partout ailleurs, les adolescents se révoltent contre leurs parents, les détestent, fuguent parfois. Mais celui qui narre l'histoire a une très solide raison de le faire : il a assisté à une scène criminelle, dont son père était l'auteur. Un père ordinairement assez dur et austère, qui élève son fils dans la rigueur judaïque, qui va tout à coup commettre l'irréparable dans cette paisible bourgade où tout semble réglé comme du papier à musique. Enfin ça, l'image d'une contrée lisse, c'est ce qu'on peut penser jusqu'à l'arrivée d'un autre narrateur, nouveau venu dans la cité, qui va déceler des coulisses intriguantes à Dade City. Et même trouver un amour qui restera platonique et idéalisé auprès d'une femme mariée à un notable. Un chien dans un jeu de quilles, dont la candeur et l'ignorance des règles du jeu à Dade City vont bousculer catégoriquement le quotidien.

    Et c'est là que tout basculera. Des malentendus, des scènes sur-interprétées dans le terreau fertile de l'aigreur relationnelle, une culpabilité religieuse intense et entretenue vont faire s'emballer un scénario qui n'aurait pas dû se révéler aussi dramatique.

    L'écriture de Laurent Sagalovitsch ménage une tension narrative évidente et construit au fil des pages un cheminement vers l'étonnement et l'incrédulité. Car l'acte incroyable et irrémédiable a été commis, et il n'est définitivement pas celui que l'on pense.

    Dade City, Laurent Sagalovitsch (France / Canada). Babel. 144 pages. 7 €.

    Catégories : Livre 1 commentaire
  • Laurent Sagalovitsch : "La sortie en poche de Dade City : une seconde naissance"

    roman,religions,juif,adolescent,fugue,jean-philippe blondel,blog,moraleQuand j'ai demandé à Laurent Sagalovitsch s'il accepterait de me parler de son roman Dade City, il m'a répondu avec l'humour et la répartie qui semblent le caractériser qu'il n'était plus très sûr de se souvenir de quoi parlait ce texte. Et pour cause. L'édition poche arrive 17 ans après la sortie du grand format. L'occasion pour l'auteur de re-découvrir ses mots, mais aussi pour les lecteurs. Si vous avez raté la première diffusion de Dade City en 1996, pas de panique, la voici en replay. Et c'est une excellente initiative !

    Fais-moi les poches - Pour commencer, une question s'impose d'elle-même : n'est-ce pas un peu étrange de voir un de ses romans sortir en poche 17 ans après sa sortie en grand format ?

    Laurent Sagalovitsch - C'est comme une seconde naissance, d'autant plus que j'ai hérité d'une nouvelle couverture encore plus réussie que la première. Ceci dit, c'est vrai que c'est assez étrange comme sensation. On a comme l'impression que le livre a été écrit par une autre personne ou alors par vous mais dans une vie antérieure. Le pire, c'est que je ne me souvenais absolument plus de l'intrigue du roman. Comme si ce n'était pas moi qui l'avais écrit.

    FMLP - Vous vivez aujourd'hui à Vancouver. Au moment de l'écriture, aviez-vous déjà une bonne connaissance du continent américain ? Comme je l'ai demandé à Philippe Besson il y a quelques semaines à propos de Une bonne raison de se tuer, votre roman aurait-il été transposable ailleurs ?

    L. S - Je n'avais jamais mis les pieds en Amérique à cette époque ! Ceci dit, je baignais dans la culture américaine puisque en tant que critique littéraire à Libération, je m'occupais de la littérature anglo-saxonne. Donc mentalement je connaissais bien le pays. Reste que je ne suis pas certain que l'action se déroule en Amérique même si par la suite j'ai découvert qu'il existait en Floride une ville répondant au nom de Dade City ! Pour moi le roman se passait plutôt en Suisse...

    FMLP - Aviez-vous l'intention de proposer une morale à la fin de ce roman, comme un règlement de compte avec une certaine vision de la religion, représentée dans le roman par le père du jeune narrateur (à l'opposé du vieux commerçant juif, chaleureux et en questionnement) ?

    L. S - Non, non, je ne suis pas un moraliste. Je n'écris pas des romans pour défendre des idées. Je déteste les romans à thèse. Et je ne pense pas que j'avais la moindre idée de la fin en commençant ce roman. La fin s'est imposée d'elle-même. Naturellement. Ceci posé, il est bien évident que je n'ai guère de sympathie pour ceux qui prennent la religion comme un dogme inébranlable.

    FMLP - Comment vivez-vous le fait d'avoir été à l'origine (c'est l'auteur qui l'affirme !) d'un roman très marquant de Jean-Philippe Blondel, Et rester vivant ?

    L. S - J'attends toujours de recevoir son chèque ! C'est vraiment une drôle d'histoire. Très romanesque en même temps. Mais jamais je n'aurais pensé que j'aurais pu être l'élément déclencheur d'un roman si intime. Je pense que Jean-Philippe avait ce roman en lui depuis des années et que j'ai appuyé, bien malgré moi, sur le bon bouton. Je dois dire que la lecture de ce livre m'a bouleversé. Il se met vraiment à nu sans jamais s'apitoyer sur son sort.

    FMLP - Et aujourd'hui vous écrivez quoi ? Quels sont les sujets qui vous inspirent ? On peut lire dans votre blog un intérêt vif pour l'actualité, qu'elle soit française ou internationale. Ces sujets rentrent-ils dans vos possibilités d'écriture littéraire ?

    L. S - Ce sont vraiment deux choses différentes. D'un côté le blog, de l'autre le roman. Le blog me permet d'écrire sur mon époque, le roman d'écrire sur moi. La démarche est totalement différente. Le blog, je le destine aux autres. Le roman, c'est seulement pour moi. Je n'écris pas un roman pour être lu, au contraire du blog. J'ai beaucoup de mal à écrire des romans contemporains. Des romans en prise avec l'esprit du temps. Je ne suis pas sûr que cela m'intéresse. Du moins pour le moment.

    Laurent Sagalovitsch est également l'auteur de Un juif en cavale, La métaphysique du hors-jeu, Loin de quoi ?, La canne de Virginia  (Actes Sud).

    Retrouvez-le aussi sur son blog : You wil never hate alone.

    Pour en savoir plus sur le rôle étonnant de Laurent Sagalovitsch dans l'écriture du roman de Jean-Philippe Blondel Et rester vivant, lisez ces deux articles : Et rester vivant, Jean-Philippe Blondel ; Jean-Philippe Blondel : Des deuils, Lloyd Cole, ce roman, le soulagement

     

    Catégories : Livre, Rencontres 1 commentaire