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  • Le dernier gardien d'Ellis Island, Gaëlle Josse

    ellis island, migrationQuand, il y a quelques années, Gaëlle Josse a arpenté les couloirs d'Ellis Island, elle a été happée par les regards qui habitaient les murs. Ces regards de migrants, photographiés au cours des années dans cette antichambre de la vie américaine, du possible futur en terre de liberté et de prospérité. Car avant de devenir -peut-être- un Américain libre, il fallait subir l'expectative, l'humiliation du "tri", l'isolement, le déracinement sur cet îlot.

    Nous sommes en 1954, et la fermeture du centre est programmée dans quelques jours. John Mitchell est le dernier responsable du site, et avant d'en rendre les clés, il s'impose un bilan. S'y rencontrent des ombres errantes, des amours, des regrets, la domination des rapports humains.

    Nul doute que le lieu campe un véritable personnage dans ce roman d'ambiance.

    Le dernier gardien d'Ellis Island, Gaëlle Josse (France). Le livre de poche. 6 €

    A découvrir aussi, du même auteur : Nos vies désaccordées ; Noces de neige.

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire
  • Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman, Kerry Hudson

    tony hogan ice cream soda.jpg

    Allez hop, direction l'Ecosse, Aberdeen plus précisément. Ce sont les années 80, et une petite fille pointe son nez dans une famille modeste. Enfin, elle pointe son nez de façon imprévue, après la rencontre de sa mère avec un bel Américain évaporé après une escapade londonnienne qui a fait pschitt. Retour dans le nord pour la jeune mère, célibataire, sans emploi et aux prises avec une famille pour le moins pesante. La grand-mère ne vit que pour ses séances de bingo, Tonton Frankie tente de faire plaisir mais est abonné aux plans foireux. Ca picole, beaucoup, ça fume, toujours (mais nous sommes dans les années 80 après tout), et l'ambiance est huileuse en cuisine.

    L'originalité de ce roman de type autobiographique tient dans le fait que le récit à la première personne commence dès la naissance. Le bébé surveille, perçoit les gestes maladroits. Il apprend très tôt aussi à déceler les signes annonciateurs de la violence, du désespoir. Certes, le décor est sombre, la banlieue sordide, mais -apanage du regard enfantin ?- le recul et l'humour parviennent toujours à prendre leur place. La relation mère-fille évolue, au gré des rencontres plus ou moins malheureuses de la mère. Cette relation explose, expose, protège, dissimule, déçoit, rassure.

    Ce roman résolument social dépeint une époque, des lieux, des relations tout sauf rose-bonbon sans jamais atteindre le désespoir. C'est raconté comme un conte, avec beaucoup de fraîcheur.

    Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me piquer ma maman, Kerry Hudson

    (Grande-Bretagne). 10/18. 

    336 pages. 8, 10 €

    Catégories : Littérature Britannique 4 commentaires
  • Tout doit disparaître !

    Janvier, les soldes. Scènes d'euphorie collective irrationnelle ou achats mûrement réfléchis, difficile d'échapper à la tentation des bonnes affaires. L'univers commercial n'échappe pas à l'observation par les écrivains. Voici trois idées de lecture de saison. (Mais inutile de s'alarmer pour vos achats de bons romans : le prix du livre est fixe en France, invariable selon les points de vente et les époques de l'année !)

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    Catégories : Littérature Française, Textes 2 commentaires
  • Mudwoman, Joyce Carol Oates

    mudwoman.jpgMudwoman est son surnom. La femme de la boue. Retrouvée enfant, gisant dans un marécage des Adirondacks, Meredith Neukirchen a suivi contre toute attente un parcours brillant. Des cabanes en planches bancales, elle est passée aux somptueuses demeures de l'université américaine dont elle est devenue présidente. La première femme présidente d'une université prestigieuse.

    A l'occasion d'un déplacement professionnel, M. R Neukirchen, comme attirée irrésistiblement par le vide, redécouvre les lieux de son enfance. Avec eux les réminiscences d'une maltraitance sordide, nourrie de fanatisme religieux et de folie. Et la femme solide et austère qui préside une université va commencer à se fissurer, pas à pas, marche après marche.

    Ce roman de Joyce Carol Oates est mystérieux. Au détour des pages, on s'interroge : M.R cède-t-elle à la folie, revient-elle dans le chemin qui lui avait été tracé ? Questions sans réponse ferme qui entourent cette lecture d'une aura très particulière.

    Mudwoman, Joyce Carol Oates (USA). Points. 576 pages. 8, 40 €

    A lire également, du même auteur : Les chutes.

    Catégories : Littérature Américaine 0 commentaire