Quand, il y a quelques années, Gaëlle Josse a arpenté les couloirs d'Ellis Island, elle a été happée par les regards qui habitaient les murs. Ces regards de migrants, photographiés au cours des années dans cette antichambre de la vie américaine, du possible futur en terre de liberté et de prospérité. Car avant de devenir -peut-être- un Américain libre, il fallait subir l'expectative, l'humiliation du "tri", l'isolement, le déracinement sur cet îlot.
Nous sommes en 1954, et la fermeture du centre est programmée dans quelques jours. John Mitchell est le dernier responsable du site, et avant d'en rendre les clés, il s'impose un bilan. S'y rencontrent des ombres errantes, des amours, des regrets, la domination des rapports humains.
Nul doute que le lieu campe un véritable personnage dans ce roman d'ambiance.
Le dernier gardien d'Ellis Island, Gaëlle Josse (France). Le livre de poche. 6 €
A découvrir aussi, du même auteur : Nos vies désaccordées ; Noces de neige.

Mudwoman est son surnom. La femme de la boue. Retrouvée enfant, gisant dans un marécage des Adirondacks, Meredith Neukirchen a suivi contre toute attente un parcours brillant. Des cabanes en planches bancales, elle est passée aux somptueuses demeures de l'université américaine dont elle est devenue présidente. La première femme présidente d'une université prestigieuse.