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  • Pardonnable, impardonnable, Valérie Tong Cuong

    famille,mensonges,accident,culpabilité,règlements de compteMilo a douze ans. En faisant la course à vélo avec sa tante Marguerite, il dérape et s'effondre. Et avec lui toute la famille, ses non-dits, ses mensonges, ses tensions. Tandis que l'inquiétude dévaste ses proches, une vague de fond venue des profondeurs de leurs relations s'abat sur chacun d'entre eux. Elle ne fait pas dans le détail, les ravages sont conséquents. C'est l'heure des comptes et l'addition est salée.

    La culpabilité grignote Marguerite pout commencer, mais attaque progressivement Céleste et Lino, les parents de Milo. Pour d'autres raisons, à cause d'autres drames qui reprennent vie avec cette chute. Jeanne, la grand-mère, va aussi devoir éclaircir bien des points qu'elle pensait acquis. Pendant ce temps, Lino stagne ou progresse dans sa convalescence, éponge plus que sensible aux tensions qui l'environnent.

    Le personnage trouble de Marguerite n'est pas sans rappeler Mina, la jeune fille en perte de repères de L'Ardoise Magique. Comme ces produits chimiques totalement neutres quand ils sont utilisés seuls, et activateurs au contact d'autres éléments, Marguerite est un révélateur, un élément déclencheur.

    Pardonnable, Impardonnable, Valérie Tong Cuong (France). J'ai lu. 313 pages. 7, 50 €

    A lire aussi, de la même auteure :L'Atelier des Miracles.

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire
  • L'exception, Audur Ava Olafsdottir

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    Il y a quelque chose d'hypnotique dans les romans d'Audur Ava Olafsdottir, et cela va crescendo depuis Rosa Candida, (un des premiers coups de coeurs de ce blog) conte initiatique et road-movie. Avec L'embellie, déjà, l'auteure islandaise intégrait des petites touches étranges dans son récit. Et L'exception confirme la règle ! Une accumulation de bizarreries, qui, ajoutées à la nuit polaire et aux champs de lave, créent une ambiance vraiment singulière.

    Maria est larguée par son mari Floki un soir de réveillon du nouvel an, entre deux coupes de champagne. Il la quitte pour un homme. Ah. Elle va vivre seule avec ses jumeaux de 2 ans. Bon. Maria encaisse, sans plus de surprise apparente. Pas de scène, pas de cri. Peut-être une stupeur intériorisée mais sans plus. Quelques coups de fil dans les jours qui suivent pour poser des questions précises. Un corbeau rôde dans le jardin glacé d'un décembre de Reykjavik. Le jeune voisin toque souvent à la porte. Tiens, un spécialiste des oiseaux. La voisine, avec sa petite taille et ses déclarations étranges, tient le rôle du lutin mystérieux. Elle occupe plusieurs emplois originaux sur lesquels un voile opaque est posé, et visite sa voisine éplorée par une porte commune de buanderie qui fait office de passage secret des temps modernes.

    On retrouve dans les romans d'Audur Ava Olafsdottir des thèmes incontournables : l'abandon, la petite enfance, la parentalité, la différence et surtout le départ, le voyage, l'aventure, comme moyens de reprendre le dessus quand les embrouilles s'accumulent. Un grand bol d'air frais à chaque fois !

    L'exception, Audur Ava Olafsdottir (Islande). Points. 286 pages. 7, 50 €

    Catégories : Littérature Scandinave 0 commentaire
  • L'amour et les forêts, Eric Reinhardt

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    Avec L'amour et les forêts, on tient entre les mains un de ces romans avec lesquels il devient rapidement insupportable de ne pas connaître la part de réel et de fiction (sentiment rappelant un peu La petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon). Parce qu'il s'agit d'un auteur, prénommé Eric, qui rencontre une des ses lectrices, évidemment, le texte a un sérieux goût de récit "tiré d'une histoire vraie". Mais le pacte n'est pas établi explicitement avec le lecteur, alors on doute, on s'interroge. Avant, finalement, de se laisser aller.

    Cette lectrice, c'est Bénédicte Ombredanne. Une femme d'une quarantaine d'années. Avec Eric, ils se rencontrent à la terrasse d'un café pour parler de son dernier livre. Mais rapidement, Bénédicte va être amenée, encouragée par Eric, à parler d'elle, de sa vie. Le romancier découvre alors le cauchemar conjugal d'une femme harcelée par son mari, dans tous les détails du quotidien, en continu. Plus tard, des interruptions dans leur correspondance éléctronique feront planer des inquiétudes légitimes sur le quotidien de la jeune femme.

    Humiliée, dénigrée, Bénédicte Ombredanne trouve pourtant en elle un jour le courage de vivre un peu pour elle, de se préoccuper de son bonheur. Elle se branche sur Meetic et rencontre un homme. Il lui fait vivre le frisson, le vrai. Elle passera le reste de sa vie à en payer le prix.

    Difficile de ne pas penser à Anna Karénine ou Madame Bovary, héroïnes au destin tragique, à la lecture de ce roman, qui fait planer sur lui l'ombre mystérieuse de Villiers de l'Isle Adam. Avec un style un peu surranné, l'emploi d'un vouvoiement surgi d'un autre siècle, une élégance constante, Eric Reinhardt réussit un conte moderne, onirique et on ne peut plus réaliste, où Bénédicte apparaît comme une icône.

    L'amour et les forêts, Eric Reinhardt. Folio. 416 pages. 8, 20 €

    Catégories : Littérature Française 0 commentaire