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  • Anna Karénine, Léon Tolstoï

    002006461.jpgComme il est bon parfois de faire des pauses dans le rythme effréné des nouveautés, du contemporain. De s'extraire d'une actualité brûlante, délirante. De s'autoriser une pause avec un roman de 1000 pages, écrit par un Russe il y a 150 ans, dans lequel des aristocrates aux moeurs codifiés mais extrêmement modernes s'épient, s'aiment, se trahissent, meurent d'amour, défendent leur honneur, débattent de souveraineté des peuples, réfléchissent à une organisation plus juste de la société, devançant le souffle de l'Histoire.

    Il y a des titres comme ça que l'on connaît tous sans forcément aller jusqu'à les lire. Ce sont d'autres lectures qui nous poussent dans leurs bras. Ce fut le cas pour cette rencontre avec la belle Anna Karénine. Elle est citée dans tellement de romans, d'interviews d'artistes, qu'elle finit par vous mettre la puce à l'oreille. Grand bien lui en prend. Car dès les premières lignes, Tolstoï fait résonner à nos oreilles le trot des chevaux, les murmures des salons, les échanges enragés et retenus des époux trahis. Il nous donne à observer une société nantie qui vit ses dernières années, dans le faste et le débat d'idées et de moeurs.

    Qui a aimé Emma Bovary se laissera sûrement charmer par Anna Karénine, cette femme libre, décidée et soumise à sa passion. Qui a envie de décrocher de la réalité trouvera 1000 pages pour le satisfaire avec finesse. 

    Anna Karénine, Léon Tolstoï (Russie). Pocket. 980 pages. 4, 90 €

    Un voyage en train entre la Russie et la Côte d'Azur, et vice-versa, à l'époque des princesses et aujourd'hui : Noces de neige, de Gaëlle Josse, un roman à découvrir !

    Parmi les romans ou livres qui évoquent Anna Karénine : Le livre de ma mère, Albert Cohen ; Moi, Malala je lutte pour l'éducation et je résiste aus talibans, Malala Yousafzai...

    Catégories : Littérature Russe 0 commentaire
  • Armés d'un stylo

    charb.jpgOn se réveille un matin avec la réconfortante impression que tout ça n'était qu'un rêve. Qu'une telle horreur n'a pas pu survenir. Cela dure quelques secondes à peine et le boomerang vous frappe à nouveau. Si. C'est arrivé. Des dessinateurs, des journalistes, ont été exécutés, en France, en plein Paris, pour ce qu'ils représentaient. La liberté d'expression.

    Charlie Hebdo c'était un journal que l'on adorait, que l'on détestait, que l'on méprisait ou que l'on ignorait. Un journal drôle, outrancier, vulgaire, pertinent, légitime. En vente libre. Mais pas obligatoire. Un journal qui détestait toutes les formes d'intégrisme, tous ces mouvements si différents et aux principes pourtant toujours identiques : l'autre doit penser comme moi, se soustraire à ma loi.

    Sauf que les intégrismes ne se fondent pas dans le République. Jamais. Le Printemps Français n'est pas républicain. Le Front National n'est pas républicain. Le fondamentalisme islamique n'est pas républicain. Outre la grande violence symbolique et réelle de ces mouvements, leur refus viscéral d'accepter le monde tel qu'il est, un de leurs points communs, à travers le monde et les époques, c'est leur incapacité à tolérer ce qui représente la réflexion, la culture, l'expression, la liberté de ton. Cette incapacité à passer son chemin devant un acte, une représentation, une personne qu'il exècrent. A réagir par les mots et non par la Kalachnikov. A utiliser un stylo. Leur point commun, c'est la haine de l'autre. Celui qui est différent. D'une autre culture, d'une autre couleur, d'une autre religion, d'une autre orientation sexuelle, d'une autre sensibilité, d'autres choix de vie.

    En novembre 2011, alors qu'il répondait aux questions de Yann Barthès après l'incendie terroriste de la rédaction de Charlie Hebdo, Charb affirmait comprendre que des musulmans soient choqués par les caricatures de Mahomet. Et de continuer : « Mais moi, quand je passe à côté d'une église, d'une mosquée ou d'une synagogue, je suis choqué, quand j'entends les conneries qui se disent à l'intérieur. Mais c'est pas pour ça que je vais foutre le feu au bâtiment ».

    La phrase est simple et pleine de bon sens. Elle ne fait que retraduire les fondements de la République, de la déclaration des droits de l'homme. Elle n'est pas subversive et ne doit jamais le devenir.

    La presse, la littérature, le cinéma, la musique, le théâtre et toutes les formes d'expression artistiques nous élèvent, nous font réfléchir, nous choquent, nous perturbent.

    S'exprimer est une liberté fondamentale. Lire est une liberté fondamentale. Il aura fallu ce mercredi noir pour s'en souvenir. 

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    Catégories : Textes 0 commentaire