Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Armés d'un stylo

charb.jpgOn se réveille un matin avec la réconfortante impression que tout ça n'était qu'un rêve. Qu'une telle horreur n'a pas pu survenir. Cela dure quelques secondes à peine et le boomerang vous frappe à nouveau. Si. C'est arrivé. Des dessinateurs, des journalistes, ont été exécutés, en France, en plein Paris, pour ce qu'ils représentaient. La liberté d'expression.

Charlie Hebdo c'était un journal que l'on adorait, que l'on détestait, que l'on méprisait ou que l'on ignorait. Un journal drôle, outrancier, vulgaire, pertinent, légitime. En vente libre. Mais pas obligatoire. Un journal qui détestait toutes les formes d'intégrisme, tous ces mouvements si différents et aux principes pourtant toujours identiques : l'autre doit penser comme moi, se soustraire à ma loi.

Sauf que les intégrismes ne se fondent pas dans le République. Jamais. Le Printemps Français n'est pas républicain. Le Front National n'est pas républicain. Le fondamentalisme islamique n'est pas républicain. Outre la grande violence symbolique et réelle de ces mouvements, leur refus viscéral d'accepter le monde tel qu'il est, un de leurs points communs, à travers le monde et les époques, c'est leur incapacité à tolérer ce qui représente la réflexion, la culture, l'expression, la liberté de ton. Cette incapacité à passer son chemin devant un acte, une représentation, une personne qu'il exècrent. A réagir par les mots et non par la Kalachnikov. A utiliser un stylo. Leur point commun, c'est la haine de l'autre. Celui qui est différent. D'une autre culture, d'une autre couleur, d'une autre religion, d'une autre orientation sexuelle, d'une autre sensibilité, d'autres choix de vie.

En novembre 2011, alors qu'il répondait aux questions de Yann Barthès après l'incendie terroriste de la rédaction de Charlie Hebdo, Charb affirmait comprendre que des musulmans soient choqués par les caricatures de Mahomet. Et de continuer : « Mais moi, quand je passe à côté d'une église, d'une mosquée ou d'une synagogue, je suis choqué, quand j'entends les conneries qui se disent à l'intérieur. Mais c'est pas pour ça que je vais foutre le feu au bâtiment ».

La phrase est simple et pleine de bon sens. Elle ne fait que retraduire les fondements de la République, de la déclaration des droits de l'homme. Elle n'est pas subversive et ne doit jamais le devenir.

La presse, la littérature, le cinéma, la musique, le théâtre et toutes les formes d'expression artistiques nous élèvent, nous font réfléchir, nous choquent, nous perturbent.

S'exprimer est une liberté fondamentale. Lire est une liberté fondamentale. Il aura fallu ce mercredi noir pour s'en souvenir. 

o-JE-SUIS-CHARLIE-LOGO-facebook.jpg

Catégories : Textes 0 commentaire

Les commentaires sont fermés.