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Comment les fourmis m'ont sauvé la vie, Lucia Nevaï

usa, enfance, résilience, adoption, religionDéterminisme social contre résilience, le combat est rude dans ce roman d'enfance. Nés dans une famille bringuebalante autant que la cabane qui l'abrite, au Etats-Unis, Crane et ses frères et soeurs ont pour unique distraction le passage quotidien du train, dont les rails tremblent des dizaines de minutes auparavant pour qui sait tendre l'oreille. La jeune Crane a en outre la malchance d'être née avec une difformité au visage et des yeux défaillants, qui la font passer pour une idiote aveugle qu'elle est loin d'être. Et des malchances elle en a d'autres, voyez un peu : une mère prostituée à ses heures, une deuxième mère folle de Dieu dans la même maison, un père évangéliste, des jeunes voisins sadiques, une soeur aînée alcoolique bien qu'encore enfant, un cadavre au plafond. Oui, ça fait beaucoup.

Alors le jour où les services sociaux mettent le nez dans tout ça, la famille est éclatée, Crane confiée à des religieuses qui vont lui permettre l'accès à l'éducation et à une adoption miraculeuse. Crane rencontre alors Ollie, une femme infertile et infirme qui va tout donner pour elle, affection, protection et éducation. La question sera bien sûr de savoir s'il est possible d'échapper aux voies qu'on nous a promises.

Le récit emprunte la voix d'une enfant décalée et maline, avec fantaisie, audace et humour. Un excellent moment.

Comment les fourmis m'ont sauvé la vie, Lucia Nevaï (USA).

Editions Philippe Rey, Collection Fugues. 236 pages. 9 €

Catégories : Littérature Américaine 0 commentaire

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