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  • Harold Cobert : écrire sur des sujets peu abordés : une obsession

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    Avec Dieu surfe au pays basque, Harold Cobert n'essaie pas de nous vendre un roman de vacances sur fond de crème solaire. Il s'attaque à un sujet difficile et peu traité : le traumatisme de la perte de l'enfant à naître. Objectif ambitieux et pari réussi pour Harold Cobert.

    Fais-moi les poches - Harold Cobert, en écrivant ce roman, aviez-vous bien conscience d'entrer sur un territoire vierge, un sujet peu ou pas abordé, a fortiori par des hommes, le thème de la fausse-couche ?

    Harold CobertOui, c’est d’ailleurs pour cela que j’ai eu envie d’écrire ce roman. Traiter d’une manière romanesque des sujets pas ou peu traités est chez moi une obsession, une ligne directrice qui se dégage de mes romans aux sujets en apparence si éloignés les uns des autres. La « génération sacrifiée » née dans la première moitié des années 70 (Le Reniement de Patrick Treboc), les SDF que l’on ne veut ni voir ni entendre (Un hiver avec Baudelaire), Mirabeau que l’Histoire et les historiens ont injustement bâillonné par l’oubli (L’Entrevue de Saint-Cloud), et ici, dans Dieu surfe au Pays basque, le père en devenir dont la construction est interrompue par la fausse-couche de sa femme et la perte de l’enfant à naître. J’aime mettre en lumière les zones d’ombre et donner la parole aux silences.

    FMLP- Quel genre de retours de lecteurs et lectrices avez-vous reçu après la publication de ce roman ?

    H.CDes retours bouleversants de femmes et d’hommes qui ont été confrontés à cette expérience malheureuse. Très récemment, une femme m’a écrit pour me dire que, suite à lecture de ce livre, son mari lui a parlé pour la première fois de ce qu’il avait ressenti lors d’une fausse-couche qu’elle avait faite par le passé. Ce roman a débâillonné son silence. Rien que pour eux, j’ai eu raison d’écrire cette histoire.

    FMLP- Pourquoi avoir choisi de ne pas nommer la femme du narrateur, de seulement utiliser l'expression "ma femme" pour l'évoquer ?

    H.CPour la même raison que le narrateur n’est jamais nommé : pour que, malgré la précisions des détails et les spécificités de cette histoire, chacun puisse investir l’un ou l’autre des deux personnages et trouver ainsi des échos qui résonnent avec sa propre vie.

    FMLP- Plusieurs références aux croyances religieuses se devinent dans le roman, entre refuge et capitulation... Et puis finalement Dieu apparaît dans le titre. Quel rôle joue-t-il exactement dans ce roman, dans cette trame ?

    H.CIl joue le rôle de Judas : de celui qui, quand on a vraiment besoin de lui, nous abandonne et nous laisse face au plus insupportable des silences. Mais Dieu, s’il existe, a fait l’homme libre, et a donc renoncé à toute ingérence dans son destin…

    FMLP- Et en ce moment, vous écrivez ?

    H.CBeaucoup ! J’ai trois scénarios de films et téléfilms en développement chez trois producteurs différents, un roman en chantier pour la très belle collection « Miroir » d’Amanda Sthers chez Plon, un autre roman en écriture, une série de six documentaires pour Arte, et d’autres projets dont j’attends confirmation ou infirmation… Bref, je n’ai pas le temps d’avoir des fourmis dans les doigts pour cause d’inactivité !!!

    Photo : © DAVID IGNASZEWSKI / KOBOY

    Harold Cobert est également l'auteur de Au nom du père, du fils et du rock'n roll ; L'entrevue de Saint-Cloud (Héloïse d'Ormesson) ;  Petite éloge du charme (Françoise Bourin), Un hiver avec Baudelaire ; Le rendez-vous manqué de Marie-Antoinette (Livre de poche) ; Le reniement de Patrick Treboc (Lattès)

    Catégories : Livre, Rencontres 0 commentaire