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  • Des impatientes, Sylvain Pattieu

    Sylvain Pattieu.jpgAlima l'appliquée, Bintou l'indomptable, leur prof déprimé et tous les événements qui font le quotidien d'un lycée de banlieue parisienne : voilà pour le décor de ce roman de Sylvain Pattieu. Au gré des retards, des prises de becs, des heurts et des affinités, ça se passe bon an mal an, mais ça se passe. Jusqu'au jour où une embrouille improbable mène les deux filles à un crêpage de chignon aux conséquences fâcheuses : leur prof est blessé. Conseil de discipline. Renvoi.

    Bienvenue dans une autre vie, changement de décor, les grilles du lycée sont remplacées par la pointeuse de Décora, le magasin d'ameublement dans lequel les deux filles se retrouvent caissières. La grande gueule de Bintou et la finesse d'Alima va les rapprocher dans cet environnement nouveau. Observées par un vigile timide et amoureux, elles réinventent la lutte des classes sans en connaître aucun code. Mais le moins qu'on puisse dire, c'est que ça déménage. Gros coup de jeune sur le syndicalisme !

    Roman choral frais, Des impatientes offre un regard décapant et pétillant sur la banlieue, les relations entre les générations, les codes sociaux et la vie de l'entreprise. 

    Des impatientes, Sylvain Pattieu (France). Babel. 265 pages. 8 €

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  • Courage Paris !

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    Paris a froid Paris a faim
    Paris ne mange plus de marrons dans la rue
    Paris a mis de vieux vêtements de vieille
    Paris dort tout debout sans air dans le métro
    Plus de malheur encore est imposé aux pauvres
    Et la sagesse et la folie
    De Paris malheureux
    C’est l’air pur c’est le feu
    C’est la beauté c’est la bonté
    De ses travailleurs affamés
    Ne crie pas au secours Paris
    Tu es vivant d’une vie sans égale
    Et derrière la nudité
    De ta pâleur de ta maigreur
    Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux
    Paris ma belle ville
    Fine comme une aiguille forte comme une épée
    Ingénue et savante
    Tu ne supportes pas l’injustice
    Pour toi c’est le seul désordre
    Tu vas te libérer Paris
    Paris tremblant comme une étoile
    Notre espoir survivant
    Tu vas te libérer de la fatigue et de la boue
    Frères ayons du courage
    Nous qui ne sommes pas casqués
    Ni bottés ni gantés ni bien élevés
    Un rayon s’allume en nos veines
    Notre lumière nous revient
    Les meilleurs d’entre nous sont morts pour nous
    Et voici que leur sang retrouve notre coeur
    Et c’est de nouveau le matin un matin de Paris
    La pointe de la délivrance
    L’espace du printemps naissant
    La force idiote a le dessous
    Ces esclaves nos ennemis
    S’ils ont compris
    S’ils sont capables de comprendre
    Vont se lever.

    Courage, Paul Eluard. 1944

    Tour Eiffel de Jean Jullien

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  • Passé imparfait, Julian Fellowes

    passé imparfait.jpgVoilà, c'est officiel. Le dernier épisode de Downtown Abbey vient d'être diffusé en Grande-Bretagne, clôturant ainsi 6 saisons de plongée dans les derniers moments de grâce de l'aristocratie britannique. Cette immersion réussie dans les codes sociaux induits, subtils souvent, terriblement destructeurs parfois, et en perpétuelle adaptation aux mouvements du monde se referme ainsi, à l'aube des années 1930. Que les amateurs de la série se rassurent, Julian Fellowes, son créateur, nous livre avec le roman Passé imparfait des tranches de vie british fortement teintées de parfum downtownesque.

    Ici, l'époque est plus moderne, les années 2000 ont bien fait évoluer le royaume. Le narrateur, un homme âgé, se voit inviter par Damian Baxter, un ami perdu de vue depuis 40 ans, dans des circonstances semble-t-il tendues. Ce dernier, mourant, va lui confier une quête, remuant au passage les relents fétides ou joyeux d'un passé moins lisse qu'il ne pouvait paraître, dans ce milieu des aristocrates britanniques des années 60, où toute intrusion par des classes inférieures était encore impossible, et où la bonne morale ne pouvait en aucun cas faire défaut.

    Entre nostalgie et auto-critique virulente, on retrouve dans ce roman la description d'un milieu qui se pensait hors du temps, les rapports étanches entre classes sociales, les codes de bienséance totalement sous-entendus, la tyrannie de l'apparence, le casse-tête de l'argent qu'il faut réussir à gagner sans pour autant s'abaisser à travailler. Tous les thèmes de la série sont donc là, transposés 30 ans plus tard, avec quelques évolutions certes, et le pressentiment pressant que la fin de l'âge d'or ne tardera pas.

    Passé imparfait, Julian Fellowes (Grande-Bretagne). 10/18. 645 pages. 9, 60 € 


    Catégories : Littérature Britannique 1 commentaire
  • Prostitution : ce que nous disent les romans

    Le musée d'Orsay présente jusqu'au 17 janvier 2016 l'exposition Splendeurs et misères, qui se penche sur la représentation de la figure de la prostituée au XIXème siècle, à travers tableaux et photographies. Mais la littérature contemporaine elle aussi s'attache à représenter les différents visages de la prostitution et de leurs représentations dans l'imaginaire collectif. Petite sélection de titres.

    Splendeurs et misères. Images de la prostitution 1850-1910, Musée d’Orsay Paris.jpg

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    Catégories : Textes 0 commentaire