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Sombre dimanche, Alice Zeniter

hongrieC'est une petite maison en bois, à Budapest, au bord des rails, avec un jardin triangulaire. Il y a le bruit des trains, les déchets des passagers qui flottent dans l'atmosphère, et le rideau de fer, qui, de toute manière, enferme ses habitants en Hongrie. Alors ici ou plus loin, la famille Mandy ne se pose pas vraiment la question. C'est là qu'elle vit, de génération en génération. 

Et dans cette maison, avec ses habitants, vit aussi l'histoire récente du pays, l'occupation allemande, celle de l'Armée Rouge, à l'époque des grands-parents. Avec ses traces indélébiles qui traversent les âges et dont le grand-père ne se débarrassera jamais. L'ouverture à l'ouest pour le jeune Imre et sa soeur après la chute du bloc de l'est. Un Français sera l'amant de l'une, une Allemande la femme de l'autre, comme un fantasme de liberté incarné. Avec ses ratés. Toujours dans ou autour de la petite maison de bois, dans son atmosphère viciée.

Imre sera celui qui rompt le sortilège de la maison en bois. Cette maison qui semble condamner les femmes de sa famille. Il proposera un ailleurs, à son père aux origines floues, à sa soeur amochée. Et à lui-même, victime trahie de l'ouverture du rideau de fer.

Si ce roman d'Alice Zeniter s'avère sombre, comme promis, il n'en est pas moins poétique. La banalité des existences y cache le rouleau compresseur de l'Histoire et la chape de plomb du secret.

Sombre dimanche, Alice Zeniter (France). Le livre de poche.

264 pages. 6, 90 €

A découvrir aussi, écrit par Alice Zeniter : Jusque dans nos bras. Alice et Mad, deux amis d'enfance à Paris, dans les années 2000, ou comment faire un mariage blanc par amitié.  

Sur les anciens pays du bloc de l'Est : Les vaches de Staline, de Sofi Oksanen ; Un verre de lait, s'il vous plait, de Herbjorg Wassmo ; Quand la lumière décline, Eugen Ruge.

Catégories : Littérature Française 0 commentaire

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