La saison des mères et grands-mères indignes continue, après Rien ne s'oppose à la nuit, de Delphine de Vigan, La tour d'arsenic, d'Anne B. Radge, voici Chouquette. Indigne certes, elle aussi, dans son rôle de mère et de grand-mère, mais assumée... Enfin, c'est ce que voudrait montrer Catherine, la grand-mère en question, pour qui les apparences font force de loi. Quitte à se mentir à soi-même sur bien des sujets et par de multiples artifices, mêlant le déni et le lifting.
Aigre et vacharde, Catherine n'épargne rien à personne : sa fille, ses domestiques, ses amis, son petit-fils, sa fausse-vraie meilleure amie. Personne ne trouve grâce à ses yeux, à part Jean-Pierre, son mari... Sauf qu'il l'a quittée depuis des mois et qu'elle est la seule à sembler ne pas le savoir.
Reste que Catherine n'est pas la seule à en prendre pour son matricule. Egoïste jusqu'à la nausée, superficielle jusqu'à... Saint-Tropez, serait-elle pour autant plus condamnable que sa fille, pourtant philanthrope et altruiste ?
Humour féroce et clairvoyance se partagent la vedette dans ce roman fin, surprenant et pas du tout "politiquement correct". Délicieux. A découvrir d'urgence !
Chouquette, Emilie Frèche (France). J'ai Lu. 157 pages. 6 €.