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critique

  • Paris-Brest, Tanguy Viel

    71OPVDCNKyL._AA1500_.jpgPour qui a déjà arpenté les rues de Brest, ce roman est une obligation. Pour tous les autres, une nécessité. Parce que cette ville est une ambiance à elle seule, tout comme l'est ce roman. Parce qu'à Brest, les classes ouvrières, fourmis laborieuses de l'arsenal et du port cotoyèrent les officiers, les amiraux et leurs descendances. Même lieu, mondes opposés.

    La rencontre entre les deux univers s'opère pourtant dans ce roman. Le narrateur fréquente le fils Kermeur. Il voudrait bien être issu d'une famille de gauche, le fils Kermeur serait prêt à tout pour être d'une famille de droite. Alors va se constituer ce duo de pieds nickelés, qui n'est pas sans évoquer Les Apprentis de Pierre Salvadori. Parce que chacun étouffe dans son milieu, ils vont se trouver. Comme ça. Sans raison vraiment recevable. C'est quand la grand-mère du narrateur va hériter des millions de son compagnon de vieillesse, un amiral richissime rencontré sur le tard (très tard) sur les marches du Cercle marin, que les choses vont, disons, s'emballer. Il faudra donc, peut-être, pour paraphraser Miossec, un jour "quitter Brest". Et ça ne se fait pas comme ça.

    Il y a ici de la noirceur et de l'humour à parts égales, des descriptions acerbes et de la cocasserie. Equilibre étonnant. Les mots sont fluides, on se laisse même surprendre à lire, alors qu'on a l'impression d'entendre un conteur, Tanguy Viel.

    Paris-Brest, Tanguy Viel. Editions de Minuit, collection Double. 173 pages. 7 €

    Catégories : Livre 1 commentaire
  • Chouquette, Emilie Frèche

    41Ke3RTP2aL._SL500_.jpgLa saison des mères et grands-mères indignes continue, après Rien ne s'oppose à la nuit, de Delphine de Vigan, La tour d'arsenic, d'Anne B. Radge, voici Chouquette. Indigne certes, elle aussi, dans son rôle de mère et de grand-mère, mais assumée... Enfin, c'est ce que voudrait montrer Catherine, la grand-mère en question, pour qui les apparences font force de loi. Quitte à se mentir à soi-même sur bien des sujets et par de multiples artifices, mêlant le déni et le lifting. 

    Aigre et vacharde, Catherine n'épargne rien à personne : sa fille, ses domestiques, ses amis, son petit-fils, sa fausse-vraie meilleure amie. Personne ne trouve grâce à ses yeux, à part Jean-Pierre, son mari... Sauf qu'il l'a quittée depuis des mois et qu'elle est la seule à sembler ne pas le savoir.

    Reste que Catherine n'est pas la seule à en prendre pour son matricule. Egoïste jusqu'à la nausée, superficielle jusqu'à... Saint-Tropez, serait-elle pour autant plus condamnable que sa fille, pourtant philanthrope et altruiste ?

    Humour féroce et clairvoyance se partagent la vedette dans ce roman fin, surprenant et pas du tout "politiquement correct". Délicieux. A découvrir d'urgence !

     

    Chouquette, Emilie Frèche (France). J'ai Lu. 157 pages. 6 €.

    Catégories : Livre 1 commentaire